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Région sahélo-saharienne : LA RIPOSTE COMMUNE SE MET EN PLACE CONTRE LE TERRORISME


reunion conference sommet chef etat major armee sahelo saharienne G5Réunis à Bamako, les ministres en charge de la Défense des pays du G5+2 UA ont préconisé de renforcer la coopération opérationnelle des armées à travers l’organisation et la conduite de patrouilles mixtes ou conjointes aux frontières

Les ministres de la Défense des pays membres du Processus de Nouakchott (G5+2 UA) étaient réunis vendredis dans notre capitale. Les chefs d’Etat-major participaient également à la réunion dont les travaux étaient dirigés par le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly
Il convient de rappeler qu’à l’issue de la 3è réunion des ministres des Affaires étrangères de la région sahélo-saharienne tenue en février 2014 à Niamey, notre pays s’est engagé à abriter les réunions des ministres de la Défense et des chefs d’état-major de cette zone. La présente rencontre de Bamako s’inscrivait dans ce cadre et s’inspire surtout de la volonté commune des chefs d’Etat de la région d’apporter leur plein appui aux efforts de sécurisation des frontières à travers des modalités opérationnelles et efficaces.
En effet, la région sahélo-saharienne est plus que jamais marquée par la multiplication des attaques terroristes, y compris l’utilisation d’explosifs improvisés contre les différentes forces de défense et de sécurité. Elle est devenue par endroits de véritables sanctuaires pour les groupes terroristes et les narcotrafiquants. Ainsi, le terrorisme, le trafic en tous genres et le crime organisé sont devenus un fonds de commerce à nul autre pareil, tendant ainsi à compromettre tout effort de gouvernance dans nos pays.
La nature de plus en plus complexe de cette nouvelle menace et la diversité des modes opératoires utilisés par les différentes entités terroristes, nécessitent une mobilisation générale de nos Etats, mais aussi de nos populations auprès desquelles il convient de mener de vastes campagnes d’information et de sensibilisation, a souligné le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly. Avant de soutenir que dès lors, la lutte antiterroriste devient une question internationale et fait appel à la mutualisation de nos moyens et de nos énergies.
Cette vision ambitieuse de gérer de manière concertée, la question du terrorisme et des idéologies qui le sous-tendent, est largement partagée par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita, a encore noté le ministre Coulibaly. Il a salué les progrès réalisés par le processus de Nouakchott qui devient un instrument de gouvernance prenant en compte les différents aspects de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. L’effort doit être accru et toujours tourné vers l’action. « Agissons vite car, la menace du terrorisme se traduit tous les jours à travers l’action des forces du mal », a soutenu le ministre Coulibaly.
Ainsi, la réunion préparatoire des chefs d’état-major de la région conformément à l’esprit de la déclaration de Nouakchott en décembre 2014, recommande le renforcement de la sécurité aux frontières. Cela impose de renforcer la coopération opérationnelle de nos armées et de nos Etats à travers l’organisation et la conduite des patrouilles mixtes et/ou conjointes dans nos frontières. L’expérience du CEMOC est fort appréciable et la rencontre de Bamako devait s’en inspirer, mais avec plus de dynamisme et d’opérationnalité.
La rencontre s’est prononcée sur les modalités d’accompagnement et de mise en œuvre des stratégies sécuritaires et de défense proposées par les chefs d’état-major. Cela devrait mener dans les meilleurs délais possibles à doter nos forces de capacités de défense efficaces et de réaction rapide, face à toutes les formes de menaces terroristes, susceptibles de se manifester dans notre espace commun.
Dans cette perspective, un accent particulier est mis sur les moyens de renseignement et de soutien logistique. Sans oublier la formation et l’entrainement individuel et collectif des personnels. Dans un souci de bon fonctionnement notre outil de coopération, les Etats et les gouvernements de la région sahélo-saharienne vont développer une plus grande culture de la solidarité agissante en vue de contrer et d’absorber tout ce qui, dans un de nos Etats ou l’autre, pourrait constituer une difficulté, voire une entrave à la mise en œuvre efficiente des patrouilles conjointes et mixtes dans nos zones frontalières respectives.
Le ministre Coulibaly estime que seule une mutualisation des efforts et des moyens mènera à bout des crimes organisés, des trafics de tous genres et des autres formes de violations des droits humains dans la région sahélo-saharienne, une région gangrénée par ces crimes qui annihilent tout espoir de développement. Le cas du Mali est assez édifiant et reste préoccupant. La grande mobilité des terroristes conjuguée à la difficulté de les identifier doit interpeller chaque conscience gouvernante.
L’existence de l’Opération Barkhane, en parfaite collaboration avec Eucap Sahel et Misahel, établit la preuve de la nécessité d’une force conjointe à l’échelle de la sous-région sahélo-saharienne.
La rencontre de Bamako s’est tenue en présence notamment de l’envoyée spéciale du Secrétaire général des Nations unies, Hiroute Guebré Sellasié, de Mongi Hamdi, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, chef de la Minusma, de Cheaka Abdou Touré, l’envoyé spécial de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), de Pierre Buyoya, représentant de Misahel.

M. COULIBALY

source : L’ Essor

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