Suite à la publication le 14 avril dernier par le gouvernement du chronogramme électoral et au démarrage le 1er avril du Recensement administratif à vocation d’état-civil spécial (Ravec), la Synergie des organisations de la société civile (OSC) pour des réformes profondes au Mali, après un certain nombre de constats, émet des réserves et formule des recommandations. Ce, compte tenu de la durée restante de la Transition. Aussi, l’Organisation prend désormais l’appellation « Synergie 22» pour intégrer la dimension observation du processus électoral.
Ainsi, pour une Transition apaisée et inclusive pouvant aboutir à des élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties, et une meilleure gouvernance après la Transition, la Synergie 22 recommande qu’un chronogramme clair, précis et réaliste soit publié pour définir la période des réformes et celle des «élections nécessaires» (Référendum, présidentielle et législatives) ; de consacrer la création d’un organe indépendant et unique de gestion des élections (OGE) dans la Constitution et la loi électorale.
En outre, la Synergie 22 conseille de revoir à la hausse le nombre actuel de 147 députés déterminés suivant le recensement administratif de 1996, en prenant en compte les chiffres du dernier recensement de la population ; de revoir les attributions de la Cour constitutionnelle en lui enlevant la proclamation des résultats définitifs des élections présidentielle et législatives…
Ces informations ont été données par les responsables de l’Organisation à la faveur d’une conférence de presse organisée hier dans un hôtel de Bamako. La Synergie 22 est constituée de l’Observatoire, de l’Ajcad Mali, de la Fondation Tuwindi, de Doniblog, et du Consortium ELE. La conférence était principalement animée par le président de l’Observatoire, Dr Ibrahima Sangho. Il avait à ses côtés les responsables et représentants des organisations sus-citées.
La Synergie 22 a relevé une batterie d’insuffisances pour un chronogramme réaliste des élections au Mali. Selon le président de l’Observatoire, la Transition n’a pas l’obligation d’organiser toutes les élections. À ce propos, Dr Ibrahima Sangho a expliqué que le mandat des conseillers communaux qui finit en novembre 2021 peut être prolongé jusqu’en 2022 selon les prévisions de la loi. De façon générale, toutes les réformes politiques sollicitées par la classe politique et la société civile aspirent avoir des impacts sur le déroulement du processus électoral.
Pour Ibrahim Sangho, à défaut de revoir le calendrier électoral, il faut prioriser les élections en mettant en avant le referendum, la présidentielle et les législatives. Avant d’aller à ces trois élections, a-t-il proposé, il faut procéder à des réformes indispensables dans un consensus avec la classe politique.
Par ailleurs, le conférencier a salué le caractère inclusif du Comité d’orientation stratégique sur les réformes politiques et institutionnelles. Pour lui, cette structure pourra servir de relais au cadre de concertation existant entre le ministère de l’Administration territoriale et les acteurs impliqués dans le processus électoral.
Aboubacar TRAORÉ
Source : L’ESSOR