Au cours des échanges directs qu’il a eus hier avec la classe politique, le chef du gouvernement a souligné la nécessité du toilettage de certains textes législatifs. Dans l’inclusivité et la convergence
Le Premier ministre Moctar Ouane a rencontré hier après-midi au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la classe politique sur les réformes politiques et institutionnelles. C’était en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga et du secrétaire général du ministère de la Refondation de l’État, Abraham Bengaly.
«Aujourd’hui, nous faisons honneur à la démocratie, celle qui se nourrit de dialogue et se fortifie dans la concertation. Aujourd’hui, nous célébrons la République, celle qui rime avec inclusivité et convergence», a déclaré d’entrée de jeu le Premier ministre. Pour Moctar Ouane, la classe politique a un rôle de premier plan dans la promotion de notre jeune démocratie et une place centrale dans les réformes politiques et institutionnelles «que nous attendons tous avec impatience». Il ajoutera que ces réformes ne sont pas le fait d’un effet de mode, mais une nécessité en raison de l’obsolescence dans nos pratiques de tous les jours, dans le service rendu aux usagers ainsi que dans l’inadéquation entre «nos actes et les espérances de nos concitoyens».
«Il n’est point besoin d’être grand clerc pour constater les limites objectives des textes qui nous gouvernent ainsi que les menaces qui pèsent sur les vertus qui guidaient nos relations sociales et nous valaient admiration et respect au-delà des mers et des océans», a indiqué le chef du gouvernement.
À l’issue de la rencontre, Me Baber Gano, secrétaire général du Rassemblement pour le Mali (RPM) a indiqué que les échanges avec le Premier ministre ont porté sur les réformes politiques et institutionnelles.
Pour lui, le chef du gouvernement a voulu, à travers cet échange, recueillir le sentiment des partis politiques. Mais aussi, engager cette discussion avec ceux-ci pour en tirer bénéfice dans le cadre de l’agenda de la Transition et surtout du plan d’actions qu’il souhaiterait présenter très prochainement devant le Conseil national de Transition (CNT).
Pour sa part, le Pr Tiémoko Sangaré, président de l’ADEMA-PASJ, a estimé que cette rencontre était une bonne occasion, car c’était le maillon manquant des démarches actuelles. Pour lui, les changements attendus doivent s’opérer sur deux plans : le plan institutionnel et le plan électoral. «Nous nous sommes engagés à l’accompagner, à l’appuyer. Les propositions qu’il dit avoir faites portent sur une révision constitutionnelle à minima. Il s’agit de changer dans la Constitution les éléments dont la transformation est indispensable pour permettre d’avoir des élections transparentes crédibles, inclusives et incontestées», a-t-il indiqué.
Tiébilé Dramé, le président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA), a jugé que la démarche du Premier ministre était un bon début de recherche de consensus, de dialogue, de concertation parce que le pays fait face à tellement de défis qui ne peuvent être abordés sans cela. Pour lui, les réformes politiques et institutionnelles sont extrêmement importantes pour l’avenir institutionnel et la stabilité du pays.
Quant au chef du gouvernement, il a salué l’esprit dans lequel «nous nous sommes retrouvés cet après-midi qui me permet de dire, au nom de tous les participants, à savoir le gouvernement et la classe politique, que la nécessité d’engager les réformes politiques et institutionnelles devrait se faire dans un esprit de rassemblement de tous les fils du pays». Moctar Ouane dit avoir constaté l’engagement unanime de tous à soutenir la transition dans cette perspective.
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR