Les membres de la commission lois du Conseil national de la transition (CNT) étaient dans la ville de Kati ce mercredi 20 juillet 2022 pour la vulgarisation de la nouvelle loi électorale dans les 37 communes du cercle. Inscrivant en droite ligne de la session de restitution des travaux parlementaires, cet exercice démocratique s’est tenu dans l’enceinte du conseil de cercle de Kati.
La rencontre a enregistré la présence de Mamadou Traoré, président du conseil de cercle ; Harouna Diarra, préfet de Kati ; Souleymane Dé, président de la commission lois du CNT ; Yoro Ouologuem, maire de la commune urbaine de Kati. Venues de presque toutes les 37 communes du cercle, les populations ont eu droit, des heures durant, à une large explication de la loi électorale. Il s’agissait, via cette rencontre, d’expliquer clairement la teneur de la loi, sa vision ; son objectif et les réformes prévues par elle. Réunis dans la grande salle du conseil de cercle, les participants étaient composés de cultivateurs, de membres d’associations et de partis politiques, la société civile, les autorités religieuses et traditionnelles….Le maire de la commune urbaine, Yoro Ouologuem, a estimé que l’initiative des membres du CNT est bonne. « Cette restitution est une très bonne chose, parce que l’adoption de la nouvelle loi a suscité tellement de débats sur les réseaux sociaux et entre le CNT et le gouvernement. Les explications données par le président de la commission lois, Souleymane Dé, nous ont permis de comprendre beaucoup de choses », témoigne l’élu local.
Se fiant aux explications émises dans la salle, Yoro Ouologuem trouve que « le CNT a travaillé conformément à la constitution malienne, au sujet de l’adoption de cette loi. Le CNT n’a pas voulu accepter les choses qui sont contraires à la constitution. Chose qui est normale ». Le maire finira par soutenir que les 92 amendements, faits dans la nouvelle loi par le CNT, sont justes. Pour le président du conseil de cercle, Mamadou Traoré, cette rencontre est d’une importance capitale pour les habitants de Kati. Bref et précis, il soulignera que le cercle reste disponible pour accompagner et soutenir les membres du CNT et les autorités. Le préfet du cercle, en l’occurrence Harouna Diarra, a exprimé toute sa satisfaction pour la tenue de l’évènement. « Je tiens à saluer cette initiative des membres de la commission lois. La vulgarisation de cette loi est un exercice démocratique. Les forces vives du cercle avaient hâte de voir ce jour, car cette loi a tellement suscité de débats entre les membres du CNT et le gouvernement », a-t-il dit. Les amendements apportés par le CNT démontrent le sens de responsabilité de ses membres, voire la maturité des membres « à mener le train de la transition au bon port », selon le préfet. À l’assistance, M. Diarra, confiera que la présente loi contient des réformes intéressantes en matière électorale. Pour Souleymane De, président de la commission lois du CNT, « à la clôture de la session ordinaire du mois d’avril dernier, le président du CNT, le colonel Malick Diaw, avait promis d’envoyer les membres de la commission lois dans les 19 régions du pays. C’était pour restituer la loi électorale, promulguée le 24 juin dernier par le colonel Assimi Goïta, président de la transition ». Voici la raison pour laquelle les membres du CNT ont souhaité être à Kati ce mercredi 20 juillet. L’objectif de cette rencontre est de vulgariser la nouvelle loi, mais de recueillir aussi les propositions des populations à prendre en compte pour des éventuelles modifications. D’après lui, la délégation du CNT a déjà été dans les régions de Gao, Tombouctou, Taoudéni, Mopti, Kayes, Nioro, Nara. Aussi, elle s’apprête à tenir une rencontre dans les régions de Sikasso, Koutiala, Bandiagara, San, Kidal… Pour l’adoption de cette loi, la commission s’est entretenue avec 87 regroupements. Au total, indique le président, la commission s’est entretenue avec 260 personnes ressources dont les anciens membres de la CENI, les anciens ministres, les leaders politiques et d’associations…Aux participants, Souleymane De expose que le projet de loi proposé par le gouvernement au CNT contenait 225 articles. « Nous avons enlevé certains articles et modifié d’autres. La commission a tenu compte des dispositions constitutionnelles en vigueur, avant d’apporter les 92 amendements », a-t-il avancé, précisant que la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) est l’une des réformes majeures insérées dans cette loi. Il poursuit et en expliquant le rôle et les missions de l’AIGE ; ceux de la cour constitutionnelle et du ministère de l’Administration territoriale dans l’organisation, le déroulement et la proclamation des résultats des prochaines élections.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS