Cet opération intervient plus de quatre ans après la dernière évaluation dont les résultats ont montré des progrès significatifs enregistrés dans la plupart des domaines de la gestion des finances publiques
La bonne gestion des finances publiques est une composante essentielle du processus de développement. Elle soutient l’utilisation efficace et responsable des ressources publiques, assure la stabilité macroéconomique et budgétaire et guide l’allocation des ressources pour répondre aux priorités nationales.
La faiblesse du système pouvant entraîner des pertes de ressources, la gestion des finances publiques couvre toutes les phases du cycle budgétaire : la préparation du budget, le contrôle interne et l’audit, les marchés, les mécanismes de suivi et d’établissement de rapports, les audits externes.
Depuis plus de deux décennies, notre pays réitère sa volonté de faire de la lutte contre la pauvreté une priorité absolue. Mais cela supposait de lancer un vaste chantier de réformes et de modernisation des finances publiques. Ces reformes ont pour objectif principal de renforcer la gestion des finances publiques, en soutenant les institutions, en favorisant l’harmonisation de l’assistance analytique et technique des bailleurs de fonds autour des stratégies gouvernementales, en offrant un leadership international et en appliquant des cadres de contrôle et des outils d’évaluation (acceptés par la communauté internationale) pour mesurer la performance.
Ce travail a conduit à la mise en place d’un secrétariat technique baptisé Cellule d’appui à la reforme des finances publiques (CARFIP) créée par la loi n°06-035 du 3 août 2006. Cette cellule est chargée d’animer et de coordonner toutes les activités se rapportant à la politique de réforme des finances publiques. Afin de conduire ces reformes de manière efficace, la CARFIP a défini 5 axes prioritaires : l’amélioration de la qualité de préparation et d’exécution du budget, le développement de l’efficacité des administrations fiscales et financières, l’intégration des financements extérieurs aux procédures budgétaires nationales, l’accroissance efficace et la transparence des procédures des marchés publics, le renforcement de la gouvernance financière.
Selon des spécialistes, depuis sa création, la CARFIP a conduit de manière intelligente des reformes dans beaucoup de domaines. A leur avis et de façon générale, l’amélioration et la bonne gestion des finances publiques sont une réalité.
Pour évaluer les besoins de renforcement et identifier de nouvelles orientations, le CARFIP a lancé hier les travaux de l’évaluation des finances publiques suivant la méthodologie PEFA (Public Expenditure and Financial Accountability). L’ouverture de la rencontre était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, Mme Sidibé Zamilatou Cissé, et s’est déroulée en présence la coordinatrice de la CARFIP, Mme Barry Awa Sylla, et des directeurs et chefs des services des finances et recettes.
Le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances a noté que cet exercice PEFA intervient plus de quatre années après la dernière évaluation dont les résultats ont établi des progrès significatifs enregistrés dans la plupart des domaines de la gestion des finances publiques (notamment en matière de préparation et d’exécution du budget).
« Ces résultats ont aussi révélé des insuffisances notamment dans la tenue de la comptabilité, la production de l’information financière et les contrôles interne et externe. Ils ont aidé le gouvernement à lancer d’importantes réformes dans le domaine de la gestion des finances publiques. Il s’agit, entre autres, des actions pertinentes qui ont été intégrées à partir de 2012, dans les chronogrammes annuels du 2è plan d’action gouvernemental pour l’amélioration et la modernisation de la gestion des finances publiques (PAGAM/GFP II) suite aux résultats de l’étude de cohérence PEFA II/PAGAM-GFP II. Ainsi en se soumettant périodiquement à l’exercice PEFA, le gouvernement entend poursuivre la mise en œuvre de reformes pertinentes en matière de gestion des finances, mais également constituer une plateforme commune de dialogue avec ses partenaires techniques et financiers», a indiqué Mme Sidibé Zamilatou Cissé.
La présente évaluation, souligne-t-elle, intervient après un processus participatif incluant l’ensemble des acteurs, notamment les partenaires techniques et les structures impliquées dans la chaine d’exécution de la dépense publique. Elle permettra d’évaluer les progrès réalisés dans l’amélioration de la gestion des finances publiques depuis le PEFA II de 2010, et de constituer un fonds d’informations dans le cadre de la formulation d’un nouveau programme de réforme des finances publiques.
« De façon spécifique, il s’agit de mettre à jour la situation réelle de la gestion des finances publiques du Mali en matière de résultats et de performance mais aussi de déterminer et d’expliquer le degré d’amélioration de la performance basée sur les scores attribués aux indicateurs PEFA en comparaison avec les résultats constatés lors de l’évaluation de 2010 », a détaillé le secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, avant de remercier la Banque mondiale qui assure conjointement avec le gouvernement, le financement de l’exercice à travers le Projet d’assistance technique pour la gouvernance et la décentralisation budgétaire (PAT).
D. DJIRE
source : Essor