Le CICB a fait le plein le lundi 25 février 2019 à l’occasion de la cérémonie officielle d’ouverture d’un atelier de haut niveau sur la réforme du système de santé au Mali. L’occasion pour le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Kéita, parrain de l’évènement, de valider certaines doléances formulées par le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr. Samba Ousmane Sow.
Dans son discours, le ministre de la Santé, Pr Samba O. SOW, a souligné l’inefficacité de l’ancienne réforme de la santé qui s’est dégradé au fil du temps en raison des crises sécuritaires, le changement démographique, l’urbanisme, ainsi de suite. D’où la nécessité de reformer en profondeur le système de santé pour révéler au mieux ces obstacles. «La mortalité infantile a augmenté de 95 à 101 décès pour 1 000 naissances vivantes entre 2012 et 2018, et la mortalité maternelle reste l’une des plus élevées dans la région avec 587 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015», a-t-il formulé avant d’ajouter : «le système de santé fortement dégradé aujourd’hui a besoin d’une réforme en profondeur. Cet état de fait est exacerbé par la crise socio-sécuritaire, la forte croissance et le changement démographique, ainsi que l’urbanisation». A ceux-là, il faut ajouter l’insuffisance de ressources humaines en quantité et en qualité et leur répartition inéquitable, le sous-financement du secteur de la santé, l’insuffisance dans la gouvernance à tous les niveaux du système de santé, la faible motivation du personnel soignant….
Aux dires du ministre, cette réforme des soins de santé primaire, une priorité pour le président de la République, va être immédiatement appliquée avec un coût annuel de 6 milliards de FCFA, la première année, 2019 et il espère une augmentation de 69 milliards de FCFA en 2022 et ceci va demander une augmentation du budget national alloué au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique d’au moins 6% en 2022. Pour lui, «l’investissement du gouvernement dans la santé et la politique de recouvrement des coûts doivent être revisités.» A l’en croire, le Mali n’a dépensé que 0,85% du PIB en soins de santé et 4,32% du budget national révisé en 2018 et 46% de la population ayant besoin de soins n’auraient pas utilisé les services de santé pour cause de cherté. Il conclut son discours par des propositions à l’endroit du président de la République pour une meilleure santé de la population.
A sa suite, le président de la République IBK a félicité et remercié les partenaires techniques et financiers de la santé au Mali avant de valider la gratuité des soins primaires, curatifs et préventifs pour certaines couches de la société. Aussi, la nouvelle réforme concernera-t-elle la gratuité des premiers soins en cas d’urgence dans toutes les structures sanitaires, des dialyses….«Nous validons, monsieur le ministre, la gratuité des soins de santé primaire curatifs et préventifs pour les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes y compris les accouchements, et les personnes de plus de 70 ans… de la planification familiale, des dialyses, des premiers soins en cas d’urgence dans toutes les structures sanitaires…», a-t-il-affirmé. Il soulignera également l’engagement du gouvernement à examiner la possibilité d’accroitre l’allocation du budget national consacré à la santé pour que chaque Malien puisse avoir accès au service de soins minimum partout au Mali et surtout en ce 21è siècle.
Les représentants des partenaires techniques et financiers ont, quant à eux, salué le président de la République pour son engagement à leurs côtés et réitéré leur engagement et leur soutien total au gouvernement malien dans le processus de réforme du système de santé au Mali à travers le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique.
Soulignons que cet atelier se déroulera sur 4 jours (du 25 au 28 février 2019) et les objectifs visés sont: la validation du document cadre de la réforme du système de santé, le partage de la vision et l’orientation stratégique de la réforme du système de santé du Mali à l’horizon 2030, la validation du cadre de mise en œuvre de la réforme.
Cheickna Coulibaly
Source: Le Démocrate