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Reforme du secteur minier au Mali : Où sont les promesses de campagne d’IBK ?

Le Mali est le troisième producteur d’or en Afrique. Ce métal jaune a longtemps fait la fierté et la grandeur de notre pays en tant que pilier central de notre économie. Malgré la ferme volonté du président de la République de faire briller cet or pour tous les Maliens, force est de reconnaitre que le ministre à qui il a confié la gestion de ce secteur est en train de le tuer par des manœuvres et autres agissements qui ne profitent qu’à lui et aux « prédateurs » étrangers au détriment des nationaux. Où est la nouvelle politique minière promise par IBK aux Maliens ?

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A l’élection du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, nombreux étaient les Maliens qui ont cru que le secteur minier allait être le plus viable et le plus profitable pour eux, tant le discours de l’homme était rassurant, un certain 13 juillet 2013, dans un discours très réconfortant qui ravive la flamme de l’espérance des Maliens quant au métal jaune. Ce jour-là, en pleine campagne électorale, IBK se voulait très serein. Il a affirmé devant les populations de Kayes :« je sais que le secteur des mines a une importance toute particulière pour votre région. La grande majorité de l’or extrait dans notre pays provient d’ici.

Et pourtant les Maliens en profitent malheureusement trop peu, comme je l’ai constaté ce matin à Kayes. Avec vous, je veux créer un puissant secteur des mines, créateur d’emploi et de richesse pour tous. Je veux créer une industrie minière pour que les ressources du sous-sol profitent à ceux qui travaillent durement  pour les exploiter… ma nouvelle politique minière sera axée sur 3 objectifs majeurs : premièrement, la diversité du secteur vers d’autres minerais comme le fer, la bauxite, le manganèse… tout est possible, si nous avons la volonté politique. Deuxièmement, je favoriserai l’investissement national dans le secteur des mines.

A ce titre, je voudrais saluer notre compatriote, Aliou Boubacar Diallo, fils de la région, entrepreneur de talent ….. En créant les sociétés Wassoul’Or et Petroma, il a su créer des centaines d’emplois. C’est l’une de nos fiertés nationales. A travers son exemple, je veux encourager le développement d’une classe d’entrepreneurs miniers maliens. Il est temps que les Maliens aussi bénéficient de l’or du pays….».

Où est passée cette volonté politique d’IBK ?

Plus d’une année après sa prise de fonction, le secteur ne s’est jamais aussi mal porté qu’aujourd’hui. Le département en charge n’a aucune vision et ne prend aucune initiative. Mieux, le ministre Boubou Cissé est en train de tout mettre en œuvre pour décourager les bonnes volontés nationales contribuant significativement à affaiblir celles déjà existantes à des fins que lui seul connait.

A ce titre, il est important de rappeler que ce ministre, depuis sa nomination, n’a pas posé un seul acte positif. Pour preuve, il n’a rien fait pour régler le problème entre les orpailleurs et les sociétés minières à l’image de la société AGG (African Golden Group). Ce sont plutôt les pauvres orpailleurs qui ont payé les frais avec une dizaine de morts. Il a procédé à l’annulation de plusieurs permis de recherches appartenant à des nationaux. Boubou a mis au chômage des centaines de pères de famille qui travaillaient à la Dngm (Direction Nationale de la Géologie et des Mines) et à l’Aurep (Autorité de recherche pétrolière) sous prétexte qu’il y a pléthore d’effectif. Malgré l’insistance des syndicats et autres intermédiaires, il les a mis à la rue.

Les hauts méfaits de ce ministre qui prétend être légaliste sont incommensurables.

Wassoul’Or à l’article de la mort

Le cas le plus aberrant que l’on peut assimiler à un « génocide économique » est celui de la société Wassoul’Or. Il s’agit de cette société appartenant à notre compatriote Aliou Boubacar Diallo. Celui-là même dont le président de la République a félicité l’initiative, le courage et le sens élevé patriotique.

Sa société est la seule mine au Mali où un Malien est actionnaire majoritaire. Après la crise de 2012 qui a secoué toutes les entreprises du pays, Wassoul’Or n’est pas resté en marge. Pour sauver des centaines voire des milliers d’emplois, le PDG de Wassoul’Or, Aliou Boubacar Diallo, avait sollicité l’aide de l’Etat. C’est ainsi qu’il lui a été proposé par les plus hautes autorités de l’Etat d’introduire une demande de règlement préventif afin de faire face aux nombreux créanciers qui l’acculaient. Fort de cet acquis, Wassoul’Or a débloqué près de 13 milliards de Francs CFA en faveur desdits créanciers pour se mettre en conformité avec les dispositions légales en la matière. Le trésor public malien n’est pas resté en marge de cette situation.

Mais curieusement, au même moment, des lettres de dénonciations calomnieuses provenaient du département des mines poussant la justice malienne à aller vers un redressement judiciaire. Le but visé en réalité était de liquider la société Wassoul’Or pour que «les colons modernes et les prédateurs miniers » puissent la récupérer. Est-ce ça la nouvelle politique minière du pays que le président de la République a promis au Maliens ? Est-ce de la sorte qu’on veut encourager les investissements nationaux dans les mines ? Sinon comment comprendre qu’après tant d’efforts et de sacrifices consentis par notre compatriote, il soit traité de la sorte.

Le président de la République est-il au courant de ce qui se trame dans le secteur des mines ? L’attitude de son ministre en tous cas est très curieuse. Il est temps que le président de la République s’assume, sinon le secteur risque de connaitre le même sort que le coton.  A ce rythme, l’or ne brillerait jamais pour les Maliens.

Harber MAIGA

Source: Le Prétoire

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