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Réforme du secteur de la sécurité : L’IMPLICATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE, UN ELEMENT-CLEF

Elle doit reposer sur un niveau d’information suffisant de la société civile sur le processus et sur une connaissance renforcée des acteurs des concepts liés au secteur de la sécurité

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Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Sada Samaké, a présidé hier le démarrage d’un atelier d’échanges de la société civile malienne sur la réforme du secteur de la sécurité (RSS). C’était à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye en présence de l’ambassadeur du Danemark, Winnie Estrup Petersen, et du directeur résident du NDI (National Democratic Institut), Badié Hima.
Ont participé à la session, des responsables des organisations de la société civile impliqués dans le secteur de la sécurité, des chercheurs, des experts du domaine et des partenaires techniques appuyant les programmes en matière de sécurité au Mali. L’exercice est destiné à accroitre l’engagement des organisations de la société civile par un renforcement de leur connaissances sur la réforme du secteur de la sécurité, les outils et les formes de contrôle citoyen de ce secteur. À la fin de l’atelier, les participants appréhenderont mieux le processus de RSS et comprendrons en profondeur le contrôle civil du secteur de la sécurité. Ils formuleront aussi des recommandations générales et spécifiques en vue d’améliorer les résultats dans la perspective d’une meilleure implication de la société civile dans le processus de RSS et dans le contrôle civil du secteur.
Cet atelier se tient dans le contexte particulier des réformes en profondeur engagées dans le secteur sécuritaire par les plus hautes autorités maliennes avec l’accompagnement de la communauté internationale, a noté Badié Hima. Pour accompagner cette dynamique voulue et construite par les pouvoirs publics et dont le leadership est assuré par le ministre de la Sécurité, le NDI a initié, selon son directeur résident, un programme sous-régional avec l’appui du ministère des Affaires étrangères du Danemark et la Norvège. Pour le NDI, le DCAF (le contrôle démocratique des forces armées) et leurs partenaires, ce programme va contribuer à la stabilisation du Sahel et à la promotion de la paix grâce à un contrôle démocratique effectif et responsable du secteur de la sécurité au Burkina, au Mali et au Niger.
Le processus de réforme du secteur, en cours depuis 2011, rappelle la nécessité pour tous les acteurs d’être suffisamment informés et formés pour jouer convenablement leur rôle. Depuis quelques années, en plus des menaces auxquelles le pays était confronté tels les conflits armés et le grand banditisme, l’émergence de nouvelles menaces comme le terrorisme et la radicalisation religieuse, entre autres, constituent d’importants défis pour tous les acteurs civils, politiques et militaires, a souligné Badié Hima.
C’est dans ce contexte et au regard des compétences et des rapports de partenariat qu’ils entretiennent déjà avec certains des acteurs cités que le NDI et DCAF conduisent une initiative participant d’un programme sous régional couvrant le Mali, le Niger et le Burkina. Cette initiative, financée par la coopération danoise, permettra d’avoir une bonne compréhension des enjeux, des contraintes et des défis dans chacun des pays concernés, et d’identifier les principaux acteurs comme les actions à mener. Elle devra également contribuer à la promotion de la paix et de la stabilité grâce à un contrôle démocratique effectif et responsable du secteur de la sécurité au Mali.
L’unanimité est faite autour d’une plus grande implication de la société civile dans le processus de réforme du secteur de la sécurité, tant au niveau des acteurs civils que de celui des partenaires techniques et financiers. Cette implication doit reposer d’une part, sur un niveau d’information suffisant de la société civile sur le processus et d’autre part, sur une connaissance renforcée des acteurs sur les concepts clé liés au secteur de la sécurité. Elle repose également sur les impératifs de redevabilité des pouvoirs publics vis-à-vis de leurs concitoyens et de transparence dans la gestion des ressources.
Le contrôle démocratique et civil du secteur est indispensable dans la prise en compte des intérêts de la population. D’où la nécessité d’aller vers le renforcement des compétences des acteurs de la société civile impliqués dans les questions de paix et de sécurité pour les amener à jouer un rôle efficace dans le cadre de la réforme, a estimé le directeur résident du NDI.
Cette initiative sous-régionale couvre, on l’a dit, le Burkina, Mali, le Niger. Elle entend aider les acteurs nationaux à prendre en charge et à gérer les questions sécuritaires suivant des normes professionnelles et démocratiques, en vue d’assurer la sécurité humaine aux populations, ultimes bénéficiaires du programme.
Dans chacun des trois pays couverts, le programme a trois partenaires principaux, maillons essentiels et vitaux d’une gouvernance démocratique du secteur de la sécurité : l’Assemblée nationale, le ministère de la Sécurité et la société civile. « La société civile ne doit donc pas rester en marge des débats et la dynamique engagée par le pays et accompagné par la communauté internationale », a recommandé Badié Hima.
Le ministre Sada Samaké a évoqué la recherche de solutions pour une paix durable dans notre pays. « Il va sans dire que toutes ces solutions passent par la mise en œuvre de réformes dans plusieurs domaines, afin d’insuffler une nouvelle dynamique aux secteurs concernés. La réforme du secteur de la sécurité ne saurait rester en marge de ce vaste chantier de reconstruction nationale. Cette réforme qui intègre une stratégie de réorganisation du secteur reste un important enjeu pour les pouvoirs publics. Le gouvernement est convaincu qu’une grande partie de la société civile peut apporter beaucoup à cette réforme ».

A. DIARRA

source : L Essor

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