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Refondation/Présidentielle 2024: Au nom de nos valeurs, n’importe qui ne doit plus prétendre à la magistrature Suprême

Faisons attention à nos règles sociétales qui régissent le Mandé. Le Mandé, zone de plateaux et de plaines, est composé de trois (03) provinces: Do sur le Niger, Kiri dans les montagnes de Niagassola, Bouré près de Siguiri, productrice d’or.

Ses habitants, les Malinké forment une confédération de clans. Chaque clan est dirigé par une grande famille, Condé dans le pays de Do, Camara dans le Bouré, Konaté, Traoré et Keïta dans le Kiri. Vers 1050, le clan Keïta l’emporte sur les autres. Son chef, Bérémoundana, se convertit à l’islam et refuse obéissance au Ghana. Un royaume s’organise dans les montagnes. À la fin du XIIème siècle, Naré Famaghan Keïta, père de Soundiata, en est le roi.Plus au Nord, le Sosso sert de refuge aux animistes qui abandonnent Koumbi. Un chef de clan, Soumaoro Kanté-Soumangourou-unifie le Sosso à son profit, au XIIIème siècle. Il y règne grâce à une armée très disciplinée, dont la tradition orale dit qu’elle était composée de forgerons. Soucieux de contrôler les mines d’or, Soumaoro attaque le Mandé et occupe tout le pays.Les clans malinkés font appel pour les diriger contre lui à l’un des fils de Naré famaghan Keïta exilé à Méma: Soundiata. Après plusieurs échecs contre Soumaoro, Soundiata contraint, à Sibi en 1230, les Malinké à se lier par serment les uns aux autres. En 1235, Soundiata écrase l’armée de Soumaoro à Kirina.Le roi du Sosso disparait dans les montagnes. Soundiata unifie toute la savane, entre Niger et Sénégal, annexant à son tour le Sosso, le Ouagadou, le Méma. Sa progression se heurte à une vive résistance animiste sur la Haute Casamance et la Haute Gambie. Vainqueur prestigieux, Soundiata est proclamé roi des rois: Mansa. Le Mali est né. Et de Kouroukanfouga ?Revenu des guerres de conquête, Soundiata rassemble ses alliés à Kouroukanfouga, près de Kangaba. Il fixe les droits des tribus et crée des castes de métiers; la population est répartie en trente (30) clans: seize (16) clans d’hommes libres (Ton ta Dion tan ni woro ou les 16 porteurs de carquois), quatre (04) clans de griots (Ara Nani), cinq (05) clans maraboutiques et cinq (05) clans d’artisans. La population se divise en deux (02) groupes: les hommes libres d’une part, les artisans et esclaves de l’autre. Les alliés non malinkés gardent des royaumes ou provinces atlantiques de Casamance et de Gambie deviennent des colonies de peuplement.Le règne de Soundiata a laissé le souvenir d’une époque de paix, de prospérité matérielle. Peut-être est-ce en partie dû au travail de nombreux esclaves Sosso répartis en castes de métier attachées au service du Mansa. L’empereur possède des villages de forgerons, de pêcheurs, d’agriculteurs, de cordonniers, etc. Les hommes libres abandonnent ces métiers et il leur est interdit de prendre femme parmi les esclaves.La cour de Soundiata a été le lieu de rendez-vous de lettrés Arabes ou Sarakollé. Il semble bien que Soundiata ait choisi alors pour résidence le site de Niani au bord du Sankarani. C’est là qu’il finit ses jours en 1255. La légende s’empare de lui. Le vainqueur de Kirina tient une place importante dans les traditions de la plupart des peuples de la savane. La légende raconte que Soundiata est né d’une mère bossue et qu’il s’est exilé à Méma.À Kirina, il vainc grâce à son courage, mais aussi grâce à sa connaissance de la magie: il a lancé sur Soumaoro un ergot de coq monté sur une flèche, cet objet étant «interdit» (Tana) pour Soumaoro. Auprès du Mansa a vécu un griot, Balla Fassaké, à qui l’on attribue toutes sortes de chants guerriers, dont l’Hymne à l’Arc. Un pays de vieilles civilisationsFace à l’imposture, il faut l’expression forte de la vertu pour que les âmes damnées gardent leur cocon, d’où elles n’auraient jamais dû sortir. Le Mali étant ce qu’il est, c’est-à-dire un pays de vieilles civilisations, il faut bien de tact et de précaution, pour comprendre certains agissements de certaines personnes, par rapport à eux-mêmes et surtout par rapport à certains groupes ethniques. Évoquer ces questions, n’est pas rétrograde. Bien au contraire. Et la symbolique prend tout son sens quand il s’agit de premières personnalités politiques.Mme Manassa Danioko, alors procureur de la République, dans un poncepilatisme rarement égalé dans ce pays, n’avait-elle pas eu l’outrecuidance de rappeler, lors du jugement de Moussa Traoré, pour crimes de sang, que celui-ci n’était même pas Malien ? Et il ne s’est trouvé aucune conscience pour s’indigner de cette monstruosité, car Moussa n’était pas des nôtres, il a quand même mis notre pays en coupe réglée pendant plus de deux (02) décennies. Le temps n’est pas loin encore dans les mémoires quand Alpha Oumar Konaré, fraichement élu à la magistrature suprême, a réservé l’une de ses premières visites à l’intérieur du Mali dans le cercle de Tominian.À Tominian, Alpha a laissé sa délégation en ville pour se retrouver en brousse face à des «forgerons» qui font asseoir sur un foyer et «lavé». Alors, là très proprement ! La leçon n’est pas dans la consultation ésotérique, mais que les forgerons de cette localité n’ouvrent leur foyer qu’à un forgeron comme eux. Les connaisseurs de notre histoire savent bien que les forgerons de cette localité ont maîtrisé parfaitement la technique du fer, du haut fourneau au point de devenir des alliés stratégiques de Soundiata Keïta dans sa lutte contre Soumangourou Kanté, cet autre roi qui contrairement à beaucoup de récits était un antiesclavagiste résolu. Déduction, contrairement à toutes les hagiographies, Alpha Oumar Konaré est un homme de caste.Bien entendu, cela ne l’a pas empêché d’épouser une dame peule et même d’être président du Mali. C’est un constat. Le même Alpha a placé aux rênes de l’État un bonasse écuyer rompu dans les luttes clandestines. Le jugement de ceux qui connaissaient l’homme dans son «chez lui» n’a pas tardé sous la forme d’un axiome fulminent: «il ne peut pas être à la hauteur de la mission, non pas qu’il ne pouvait avoir une bonne intelligence des équations de développement, mais parce qu’il était un «homme de main», un «fils de corde», autrement un esclave qui durant sa vie n’a été conditionné que pour recevoir des ordres. Déduction, il ne pouvait pas malgré toute sa bonne volonté, commander. Et l’histoire retient les conditions dans lesquelles il a été contraint de rendre le tablier».Qu’en est-il de Amadou Toumani Touré, (ATT) ? Ici, les choses «tues» ou «cachées» sont énormes. Concernant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). On ne sait pas grand-chose sur ses origines dans le Mandé. Sa biographie commence à Koutiala. Et sa chronologie débute en France pour se terminer à Bamako (ambassadeur, secrétaire général de la présidence, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale, président de la République). Mali, une société fortement hiérarchiséeAu Mali, comme la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest, la société est fortement hiérarchisée. Elle comprend deux grands groupes: les Horons ou hommes libres et dions ou esclaves. Les Horons se répartissent en trois (03) sous-groupes: les Horons «Totigui» (possesseurs de carquois) constituent le haut sommet de la société avec les familles royales, les chefs militaires ou chefs de guerre. Les Horons «Touloblé» (oreilles rouges) constituent la grande majorité des hommes libres. Ils forment le peuple.Les horons «Niamakala» comprennent les hommes de métiers injustement appelés de caste. En effet, la notion des castes indiennes ne se rencontre pas en Afrique, où les Niamakalas sont différents des parias. Le mot horon est en outre mal traduit en Europe par noble.De tout temps, dans tous les pays et dans toutes les races, la noblesse a toujours constitué une minorité, une aristocratie. Les Niamakalas, vrais maîtres de la parole, échappent aux maléfices du verbe. Ce sont eux seuls qui ont droit à la parole dans les assemblées publiques. Parce qu’ils ont naturellement en eux, l’antidote contre les maléfices du Verbe.Rappelons que le président sénégalais, Léopold Sédar Senghor, à son arrivée à Londres, en 1972, à la première Conférence sur la civilisation mandingue, a déclaré à la BBC que la civilisation mandingue est «la civilisation de la femme et de la cola, du cheval et du fusil». C’est donc une civilisation fière de guerriers.En effet, partout il y a eu le cheval, il y a eu l’empire; le cheval est l’objet de certains chants épiques, dans notre pays depuis le Mali jusqu’au Tchad, au Nord Cameroun et dans les sultanats de Kano et du Bornou au Nigeria. Le fusil symbolise l’arme de combattant. C’est pourquoi nos griots magnifient encore Soundiata Keïta, le fondateur de l’Empire du Mali en chantant «Prends l’arc et le carquois et promènes-toi». C’est une invite à la conquête.La guerre a toujours été une activité royale chez nous et les rois la conduisaient toujours secondés par de brillants officiers. Les victoires et les défaites étaient fêtées de la même façon si la bravoure et l’honneur avaient prévalu lors des combats de part et d’autre. C’est ainsi que le vieil adage du pays dit que c’est la guerre qui a construit le Mandé et que c’est la guerre qui a détruit le Mandé. Le combat était l’art suprême de vie.

Safounè KOUMBA

Source: L’Inter de Bamako

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