«L’État et la Nation à l’épreuve des crises que traverse le Mali », tel était le thème de la conférence-débat organisée par le ‘’Réseau national des humanités du Mali’’ (RNH-Mali), couplée du lancement officiel de ses activités, ce samedi 21 août 2021, au Palais de la Culture. Les conférenciers étaient les professeurs Jean Bosco KONARE, ancien ministre, et Fousseyni SAMAKE, ancien directeur de l’ENA.
L’événement était coprésidé par les ministres de la Refondation de l’État, chargé des relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa MAIGA et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Amadou KEITA, en présence des membres du bureau du RNH-Mali, dont Adama SAMASSEKOU, Coordinateur général ; AssetouFounè SAMAKE, vice-coordinatrice; Issiaka BALLO, secrétaire administratif; etc.
On y notait la présence de plusieurs cadres, à savoir Modibo SIDIBE, de SY Kadiatou SOW; Aly Nouhoum DIALLO ; PrRokia SONOGO ; Aminata Dramane TRAORE; etc.
Adama SAMASSEKOU, dans ses propos, a affirmé que son Réseau, qui se découvre ainsi au public malien, est une vieille idée qui se concrétise enfin aujourd’hui, grâce à la conviction et à la foi de plusieurs actrices et acteurs de la cité, en la capacité de la science et des sciences de contribuer fortement aux transformations, sociales, économiques, politiques , institutionnelles et culturelles, dont notre pays a tant besoin. Il a informé que le but du RNH-Mali est de promouvoir un cadre innovant de réflexion, d’échanges, de production et de diffusion dans les domaines touchant l’homme et la société dans leur historicité et leurs dynamiques, et ce, dans la perspective de la refondation des humanités et de la reconstruction des humanités africaines.
Selon le Coordinateur SAMASSEKOU, l’objectif général du Réseau national des humanités du Mali, est de contribuer au développement des connaissances sur les dynamiques sociales et culturelles qui sont en œuvre dans la société malienne par des études et recherches y afférentes.
De son côté, le ministre Ibrahim IkassaMAIGA a montré que les hautes autorités du Mali réaffirmaient tout leur intérêt à cette activité qui s’inscrit dans le cadre de la Refondation de l’État. Selon lui, cette initiative du Réseau national des Humanités du Mali apportera sa contribution à la nécessaire quête de Refondation de l’État et de reconstruction de notre nation. Ce qui justifie, selon lui, le témoignage éloquent de l’attachement des membres du RNH-Mali à la promotion du développement humain durable et au relèvement de la nation.
Enfin, le ministre de la Refondation, Ibrahim Ikassa MAIGA a témoigné qu’aujourd’hui plus que jamais, les Maliennes et les Maliens de tout bord et de toute condition, réclament le changement, le renouveau, un Mali nouveau. Il a soutenu que le Gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour l’aboutissement de ce projet.
Pour sa part, le ministre Amadou KEITA s’est d’abord réjoui que nul doute que cette conférence-débat apporte une lumière certaine sur la complexité des concepts ‘’État et Nation’’. Cependant, il a rappelé que les juristes ont coutume de dire: « nécessité fait loi ». Aussi, en paraphrasant dit-on, il a déclaré: « Circonstance fait loi ». Parce que, selon lui, cette conférence-débat intervient au lendemain des obsèques du regretté Professeur Moussa SOW qui était une éminente personnalité du monde scientifique malien. C’est dans ce sens que le ministre Amadou KEITA, dans son discours, lui a rendu hommage.
Aux dires des conférenciers, les notions ‘’État’’ et ‘’nation’’ sont issues de l’Occident à la fin des féodalités. Pour eux, personne ne vit en dehors d’un État.
« Personne n’a jamais vu l’État… L’État, il nous arrive de le maudire, mais nous savons bien que comme pour le meilleur comme pour le pire, nous sommes liés à lui. Par exemple : si vous êtes dans la rue, vous voyez quelqu’un qui ne respecte pas les feux tricolores, vous dites, mais on est dans quel État ? Aujourd’hui, dans le monde, personne ne vit en dehors du cadre d’un État »,a illustré Fousseyni SAMAKE.
S’agissant du mot ‘’nation’’, le conférencier SAMAKE a montré que le vivre ensemble est l’idée d’une nation. Il a ajouté que les autorités sont celles qui prennent des décisions qui changent la vie. Dans la Constitution malienne, le terme ‘’nation’’ n’est utilisé que cinq (5) fois, alors que le terme ‘’national’’ est utilisé plus de quatre-vingts (80) fois, a-t-on relevé.
Par SABA BALLO
Source : Info-Matin