Après les événements de Kati, en septembre 2013, le Président IBK a revêtu son manteau de chef suprême des armées. Il a promis une nouvelle armée, et depuis il opère des changements notoires à la tête de la grande muette. Pour bâtir cette armée républicaine, le Président a jeté son dévolu sur le Général de Division Mahamane Touré. Le nouveau chef d’Etat major général des armées a pris fonction le 22 novembre 2013.
Le général Mahamane Touré
Après la dernière mutinerie à Kati, le président IBK a interpelé et mis en garde la hiérarchie militaire. « Que la hiérarchie prévale ! Que les chefs militaires s’assument ! Que la chaîne de commandement se fasse obéir ou qu’elle s’avoue impuissante et incompétente, alors ce qui doit être fait le sera, et ce sans délai » a-t-il prévenu. Le président Kéita a décidé de mettre en place une nouvelle armée, et cela ne peut pas aller sans de nouveaux chefs. C’est ainsi, qu’il a procédé depuis quelques semaines au changement de commandement. Tour à tour, ont été remplacés le chef d’Etat major général adjoint des armées, le commandant militaire de Kati, le chef d’Etat major de la garde nationale, le directeur de la sécurité d’Etat, le directeur des écoles militaires et le chef d’Etat major général des armées. Il revient au nouveau patron de l’armée malienne, le Général de Division Mahamane Touré, de baliser le terrain pour bâtir une véritable armée républicaine.
Mission difficile, pas impossible
Les 21 et 22 mars 2013, l’armée a fait irruption sur la scène politique, provoquant le départ du président de la république et précipitant l’occupation des 2/3 tiers de notre territoire national par les terroristes, des jihadistes, des bandits armés et des narcotrafiquants. Et depuis cette date jusqu’à l’élection du nouveau président de la république, en août 2013, le pays était cogéré par les putschistes de Kati et le semblant président de la transition, Dioncounda Traoré.
Pendant les 18 mois d’intérim et de transition, l’armée malienne s’est négativement distinguée, à travers des guerres fratricides, la cassure de la chaine de commandement, le non respect de la hiérarchie, l’enrichissement illicite, la promotion à gogo des galons, etc. Et au même moment, les armées des pays de la CEDEAO, du Tchad et de la France se battaient pour libérer le pays.
Le nouveau président, IBK lui-même, a vécu la mauvaise expérience de l’indiscipline dans l’armée en fin septembre 2013. Il a été contraint d’écourter à Paris une importante mission de mobilisation internationale pour le Mali. Depuis, il s’est vite mis dans la peau d’un véritable chef suprême des armées pour l’avènement d’une armée républicaine et professionnelle. Une armée équipée, disciplinée, entièrement soumise au pouvoir politique, et respectueuse des institutions, des textes et lois de la république.
Cette mission est confiée au Général de Division Mahamane Touré. En qualité de chef d’Etat-major général des Armées (CEMGA), il assiste le ministre chargé des Forces armées dans l’exécution de la politique militaire, notamment en matière d’organisation générale des armées et services, de mise en condition d’emploi des forces, de coordination interarmées et de mobilisation. Il est également conseiller militaire du gouvernement, il est consulté sur les orientations stratégiques et les implications militaires des options et choix, en matière de défense.
Son statut du CEMGA lui confère d’assurer la coordination interarmées, de veiller à ce que l’aptitude des Forces et de leurs soutiens corresponde aux capacités requises ; de veiller à l’élaboration, à l’application et à la constante adaptation des doctrines et règlements d’emploi des forces et des manœuvres. A cet effet, il supervise les exercices interarmées et soumet au ministre chargé des Forces armées les priorités identifiées et les besoins qui en découlent.
Le Général Touré, qui est un homme de sérail, a des qualités et des compétences requises pour redorer le blason de la grande muette. Il sera beaucoup d’aidé par l’EUTM, la mission de l’Union Européenne, qui participe brillamment à la mise sur pied des forces armées du Mali.
Ahmadou Maïga
MAHAMAME TOURE
Que se cache derrière ce Général de Division ?
Né le 27 décembre 1953 à Markala, région de Sékou, Mahamane Touré est un pur produit du Régiment des commandos parachutistes (RCP). Instructeur parachutiste/chuteur opérationnel, il est marié et père de 2 enfants. Le natif de Markala a passé tous les échelons avant devenir le parton de l’armée malienne.
Depuis le 5 juillet 2012, jusqu’à sa nomination comme Chef d’Etat major général des armées, il était Directeur général de l’Ecole de Maintien de la paix Alioune Blondin BEYE. Avant le général Touré était Commissaire chargé des Affaires politiques, de la paix et de la Sécurité à la Commission de la CEDEAO. De février à décembre 2006, il fut Secrétaire Exécutif Adjoint chargé des Affaires politiques, de la Défense et de la sécurité au Secrétariat exécutif de la CEDEAO.
Au Mali, de février 2003-janvier 2005, il a occupé le poste de Secrétaire Général du mnistère de la Défense et des Anciens Combattants. En juillet 1994 il est nommé Directeur Général des Douanes du Mali jusqu’à 1996. De Septembre 1992-septembre 1993, il a été adjoint du Chef d’Etat-major particulier du Président de la République Alpha Oumar Konaré. De 1989 à 1990, il a commandé le Bataillon Parachutiste de la Garde présidentielle. L’ancien directeur de l’Ecole militaire interarmées de Koulikoro, fut (981-1983) le commandant de la 1ère Compagnie des commandos-parachutistes, et de 1975 à 1981, Chef de section de la 1ère Compagnie des Commandos-parachutistes.
Sur le plan des études, d’octobre 1972 à juin 1975, il étudia à l’Ecole militaire interarmées de Kati (Emia) ; de juin 1984 à juin 1985, il est à l’Ecole d’Etat-major et de Commandement- Fort-Leavenworth – (KANSAS – USA) : et de septembre 1990 à décembre 1991 à l’Ecole supérieure de guerre interarmées (Paris-France). De juin 1999 à juin 2000, il fit des études à l’Ecole nationale de guerre (Université nationale de défense/Fort Mc-Nair) Washington D.C.
Il a obtenu plusieurs Diplômes/ Certificats. Il s’agit, entre autres, le Certificat de participation, BRIDGE- le Cours de formation sur les processus électoraux ; le Certificat de participation, le Cours de formation aux techniques de négociation/médiation ; Diplôme d’études approfondies (DEA-Master of Sciences) en Stratégie de sécurité nationale ; le Brevet d’Etudes Militaires Supérieures ; CGSC (Diplôme de l’Ecole d’Etat-major et de Commandement) ; le Diplôme de l’E.M.I.A : Baccalauréat 2ème partie Série Lettres Modernes.
Le Général de Division Mahamame Touré a reçu plusieurs distinctions nationales et internationales.