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Réflexion : Quelle jeunesse pour le Mali post-crise ?

De tout temps, il a été reconnu que la jeunesse constitue l’avenir de tout pays ; fut-ce, ceux en développement. Ceci se comprend à plus d’un titre dans la mesure où c’est elle qui est appelée à prendre la relève des dirigeants actuels. La jeunesse africaine, en général et celle du Mali, en particulier, n’échappe point à cette note d’espoir que les dirigeants d’aujourd’hui ont placée en la jeunesse.

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Pour le cas précis du Mali, il est à noter que sa population est constituée majoritairement de jeunes compris dans la tranche d’âge 15-35 ans. La majeure partie d’entre elle vit en milieu rural. Au-delà de ce premier constat, notons que la jeunesse malienne est confrontée à d’énormes difficultés que sont les questions d’éducation, d’emploi, de santé et surtout d’épanouissement. A celles-ci, s’ajoutent le manque de repères et surtout le fort sentiment d’empressement à la réussite pouvant déboucher sur des ambitions démesurées de certains. C’est pourquoi, un grand penseur a déclaré à juste titre : «Si jeunesse savait !».

Ces difficultés, si elles ne sont pas jugulées, risqueront de compromettre, à terme, le développement de cette jeunesse. En tout état de cause, il importe plus que jamais de rappeler les efforts consentis par l’Etat pour jouer sa partition. Ces efforts se sont traduits sur le terrain par la création d’un ministère de la Jeunesse et des sports ; et du Conseil national de la jeunesse (CNJ), une organisation faîtière représentant toutes les associations juvéniles du Mali ; la mise en place des camps de jeunesse pour favoriser l’épanouissement socioculturel des jeunes ; la création de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) pour prendre à bras-le corps les questions d’emplois de cette frange de la population.

Ces efforts de l’Etat, ci-dessus indiqués, se doivent d’être renforcés à la sortie de cette crise multidimensionnelle que le Mali vient de connaître. Cette nouvelle ère qui s’annonce pour notre chère Patrie doit l’être également pour la jeunesse malienne. Ceci doit se traduire par la responsabilisation des jeunes compétents à des postes de responsabilité, dans le but de mettre leurs pieds à l’étrier pour mieux aborder tous les grands défis. Le ton de ce nouvel engagement a déjà été donné par nos semblables, à la faveur du sommet France-Afrique de décembre 2005, où nos représentants se sont exprimés en ces termes : «Si les politiques ne s’occupent pas de la jeunesse, le vent du changement, dans ce contexte démocratique, amènera la jeunesse à s’occuper des politiques, pour que leurs engagements aient désormais un sens».

Toutefois, il importe de noter qu’il ne suffit pas seulement d’être jeune pour réclamer des postes de responsabilité, mais il faut en avoir les compétences, mais aussi les expertises requises. C’est ce problème auquel ont été confrontés la plupart des jeunes candidats à l’élection présidentielle. Il leur a manqué de l’expérience dans la gestion des affaires. Or, si auparavant, ils avaient leurs pieds mis à l’étrier, ceci pouvait avoir un impact positif. Les exemples du Gabon et du Togo sont assez illustratifs sur la question. La question d’emploi doit être inscrite parmi les priorités dans le plan de développement du Mali post-crise soumis aux bailleurs pour parer à toute éventualité. Ceci permettra d’éviter les velléités d’aller en aventure que nourrissent la plupart des jeunes Maliens, surtout ceux en milieu rural, dans la mesure où ceux-ci sont convaincus que l’avenir est de l’autre côté.

Un bon dispositif de sensibilisation doit être mis en place pour convaincre les jeunes d’arrêter certains comportements pouvant conduire aux Maladies sexuellement transmissibles, comme le Sida. En effet, une jeunesse qui n’est pas en bonne santé, peut difficilement prendre le relais du développement. Aussi, la formation professionnelle doit être un axe majeur sur lequel, les autorités doivent s’appuyer pour faire occuper cette jeunesse déscolarisée ou faiblement scolarisée. Toute chose, qui facilitera leur accès au marché du travail. Enfin, des centres de loisirs socioculturels et sportifs doivent être ouverts ou renforcés, selon les cas, en vue de permettre à cette jeunesse de s’épanouir culturellement et surtout dans certaines disciplines sportives.

Cheick O. SOUMANO

Spécialiste emploi jeune

SOURCE: Le Flambeau

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