Acteur majeur du mouvement démocratique au Mali et président du Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID-Faso Yiriwa Ton), Me Mountaga Tall s’est livré, le samedi 3 juin 2023 au CICB, à un exercice d’appropriation pédagogique du projet de Constitution. C’était en présence de plusieurs ministres dont celui de la refondation de l’Etat, Ibrahim Ikassa Maïga ; du premier vice-président du CNT, Assarid Ag Imbarcaouane ; des légitimités traditionnelles, coutumières ; des chefs religieux de toutes les confessions ; des responsables politiques, etc.
Pour le président du CNID-Faso Yiriwa Ton, la nouvelle constitution ne rejette pas l’ancienne, mais la complète. « La nouvelle constitution veut tenir compte des aspirations actuelles des Maliens », a-t-il dit.
Est-ce qu’une constitution peut être mise en place par un pouvoir transitoire ? La réponse est sans équivoque, selon Me Mountaga Tall. « La constitution de 1992 a été mise en place lors d’une transition. Celle de 1974 a été mise en place lors d’un régime d’exception. En plus, le référendum est une recommandation des Assises nationales de refondation tenues en décembre 2021 à Bamako », a-t-il souligné.
Quid de la laïcité dans la nouvelle constitution ? Pour Me Mountaga Tall, un Etat laïc est un État dont le pouvoir n’est pas basé sur une seule religion, mais qui ne refuse pas non plus les religions. « Si un Etat est laïc, il accepte toutes les religions. Dans le monde, plusieurs pays sont laïcs. Aux Etats-Unis, un président ne prend jamais fonction sans jurer sur un livre saint. Sur la monnaie américaine, il est écrit « In God we trust » en Dieu, nous croyons.» La laïcité, c’est le respect de toutes les religions », a-t-il declaré.
Selon Me Mountaga Tall, contrairement à ce qu’on veut faire croire aux Maliens de l’extérieur, ils ont une place importante dans la nouvelle constitution. « Tout le monde connaît l’apport des Maliens de l’extérieur au Mali. Ils peuvent occuper tous les postes de responsabilité au Mali, mais il y a des gens qui veulent les faire croire qu’ils ne peuvent pas être président parce qu’ils ont une double nationalité. Et pourtant, il y a une grande différence entre avoir la double nationalité et être un malien de l’extérieur. Il y a beaucoup de Maliens qui résident au Mali et qui ont la double nationalité », a-t-il expliqué.
Concernant la lutte contre la corruption, le président du CNID-Faso Yiriwa Ton a souligné que plusieurs mesures ont été consignées dans le projet de nouvelle constitution. « La cour constitutionnelle ne peut plus falsifier les résultats. Le président de la République, celui de l’Assemblée nationale, du sénat et le président du Haut Conseil Économique et Social peuvent être démis de leurs fonctions s’ils ne font pas correctement leur travail. En plus, si le président trahit son serment, il sera poursuivi par les juridictions compétentes », a-t-il expliqué.
Selon Me Mountaga Tall, la nouvelle constitution met un accent particulier sur la valorisation des langues nationales et donne une place de choix aux légitimités traditionnelles.
« Contrairement à l’ancienne constitution, la nouvelle est plus facile à modifier. Elle met l’accent sur l’égalité, l’équité entre les Maliens. Elle insiste sur l’amour du pays et l’unité entre les Maliens. Il faut aussi signaler que le rejet de la constitution ne signifie pas qu’on n’aime pas le Mali. Nous devons tout faire pour ne pas être divisés autour de cette nouvelle constitution, car le pays fait face à des nombreux défis qui demandent l’union des Maliens », a-t-il conclu.
M.K. Diakité
Source: Lerepublicainmali