Lancé officiellement en mai 2017 par le président IBK pour une durée de 15 mois et entièrement financé par le budget national, le tronçon Banconi-Dialakorodji-Safo-Dabani-Nossombougou long de 56 km est toujours en chantier. D’où l’ire des populations de cette localité sous la houlette du Conseil communal qui sont sorties massivement le mardi 30 mars pour battre le pavé exigeant le redémarrage des travaux et regrettant surtout la promesse non tenue du ministre Makan Fily Dabo.
En plus de la jeunesse de Dialakorodji, les jeunes de toutes les communes concernées par ce projet sont venus grossir les rangs des manifestants. Il s’agit de Banconi, Nossombougou, Safo, le quartier Samé…
Cette deuxième marche était différente de la première, organisée le 10 octobre cela en terme de manifestants mais aussi leur détermination. Vêtus de rouge, les manifestants ont pris le départ sur le terrain de foot de Samakébougou à partir de 8 h 30 jusqu’à la mairie de Dialakorodji.
Sur tout le trajet, ils scandaient des messages écrits sur les pancartes et les banderoles. A savoir “Trop c’est trop”, “Démarrez sans délai les travaux”, “Indemniser les personnes affectées”, “Appliquer l’avenant n°1 du 20/11/2020”.
La détermination des marcheurs résidait aussi dans le fait que le 20 novembre 2020, le gouvernement de la Transition avait accordé un avenant de 8 mois à l’entreprise Cogeb chargé de l’exécution des travaux. Incompréhension, 4 mois après, les travaux sont à l’arrêt et le peu d’espoir qui existait avec la présence des engins sur le site s’est envolé depuis que l’entreprise a retiré tous ses matériels sur le terrain.
Au terme de cette marche, autorités traditionnelles, associations de jeunesse, de femmes, des transporteurs… ont pris la parole pour dénoncer la gestion du dossier de cette route. Dans leurs propos, le ministre des Transports et des Infrastructures, Makan Fily Dabo, s’est plutôt attiré la foudre des marcheurs.
“Après l’avenant du 20 novembre 2020, nous avons rencontré le ministre Dabo dans son bureau, il nous avait promis de finir avec les travaux en 8 mois, quatre mois après rien n’a bougé. Pis, l’entreprise a retiré ses matériels sur le site. Et pourtant on n’avait placé toute notre confiance à l’époque au ministre, une confiance qui a été brisée”, a déploré Fatoumata Garantigui Diarra présidente de la Cafo dans la Commune de Dialakorodji. Pour un autre intervenant, c’est surtout l’Etat qui a péché en mettant la charrue avant les bœufs.
“Avant de signer le contrat avec l’entreprise burkinabé Cogeb, l’Etat devait plutôt chercher à trouver un compromis avec les populations riveraines du tronçon qui seront touchées par les travaux, surtout les indemniser pour qu’elles puissent être recasées, malheureusement cela n’a pas été le cas. C’est pourquoi, malgré les gros moyens déployés sur le terrain par le passé par l’entreprise, les travaux qui ne devraient prendre que 15 mois se trouvent à quatre ans. Donc, il urge, pour les autorités, qui jouissent de la puissance publique de dégager la voie et indemniser les populations pour que les travaux se poursuivent”, a-t-il précisé.
En tout cas, les conséquences et les méfaits de l’Etat de ce tronçon se passent de tout commentaire à en croire le président de la société civile de la localité Adama Alexis Diarra.
“Tous les jours nous enregistrons 5 à 6 accidents graves du à l’état défectueux de la route s’y ajoutent les maladies dues aux poussières”, renchérira-t-il.
Le responsable de la commission en charge des questions de route au sein de la faitière des jeunes de Dialakorodji Samassé Coulibaly est formel. Pour lui, il faut que les travaux reprennent sans délai sinon, ils vont venir occuper pour de bon la route.
Même son de cloche chez le président du Conseil communal de la jeunesse de Dialakorodji Abdoul Aziz Diabaté. A l’en croire, c’est la partie vitale de leur commune qui se trouve exposée aux poussières avec ces travaux. Il s’agit notamment de l’école, du marché, du Centre de santé communautaire. M. Diabaté a aussi mis en garde les autorités notamment le ministre Makan Fily Dabo, l’appelant à respecter son engagement pris par l’avenant du 20 novembre 2020. Aussi les jeunes qui se sentent être floués par le ministre des Transports et des Infrastructures ont invité le président Bah N’Daw, le Premier ministre Moctar Ouane et le ministre et le président du CNT Malick Diaw à leur sortir de ce gouffre.
Kassoum Théra
Source: Aujourd’hui-Mali