Les concertations régionales sur le redécoupage administratif devraient prendre fin hier jeudi 15 novembre 2018, conformément au programme du gouvernement. Mais dans certaines localités du nord, elles ont été empêchées ou reprogrammées.
Officiellement lancées par le Premier ministre mardi dernier, les assises régionales se tiennent sur l’ensemble du territoire national à l’exception de deux régions du nord du Mali, à savoir Ménaka dont l’ouverture des travaux était annoncée pour ce jeudi et à Gao où les groupes armés de la plateforme, soutenue par la société civile, accuse l’Etat de « favoritisme ». En effet, ils ont pris mercredi, le contrôle des différents sites devant abriter la rencontre sur l’avant-projet de loi sur le redécoupage administratif.
Les termes de référence de la rencontre sur le projet de redécoupage administratif qui servent de base pour les discussions lors des concertations régionales sont rejetés par la société civile et les groupes armés à Gao. Ce projet en vue, vise à la création de nouvelles circonscriptions régionales faisant ainsi passer le nombre de régions de huit à vingt.
Rejet de l’opposition
De leurs côtés, les partis politiques de l’opposition ont rejeté l’avant-projet de redécoupage administratif. Lors d’une conférence de presse, le chef de file de l’opposition et président du Front pour la sauvegarde de la démocratie, Soumaila Cissé, n’a pas hésité à appeler les Maliens à boycotter les concertations régionales. Il a décrié l’impréparation et le manque de dialogue autour du projet de redécoupage territorial et des concertations régionales.
‘’Même si c’était des autorités légitimes, la manière dont on a procédé à la «hussarde» est totalement inadmissible. On ne réinvente pas la roue », a regretté Djiguiba Keita, du PARENA.
Du côté de la majorité présidentielle, ces concertations sont le fruit de la manifestation des populations depuis 2012. « Il y’a des gens qui s’agitent. Mieux vaut tard que jamais. En ce qui concerne l’organisation de ces assises régionales, tout le monde sait qu’il y’a eu des assises locales et depuis que le décret est pris en 2012, les populations n’ont jamais cessé de réclamer une réorganisation », a précisé Sékou Fantamadi Traoré, député de l’ADEMA PASJ.
Selon le maire de la Commune II du district de Bamako, Cheick Abba Niaré, les concertations régionales doivent être saluées par les populations car, « l’Etat pouvait se passer de cette étape dans l’élaboration du projet de redécoupage administratif. Mais il ne l’a pas fait ».
Y. C avec DW
Source: L’Indicateur du renouveau