Il y a peu, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a lancé plusieurs avis d’offres d’emplois. Et dans les journaux et sur les sites web de l’Institution, les postes à pourvoir foisonnaient et continuent d’ailleurs : Administrateur (trice) national(e) chargé(e) du programme Genre, monteur, cameraman, Administrateur (trice) de l’information publique… Plus d’une dizaine de postes, destinés seulement aux nationaux étaient disponibles. Dans un pays où le chômage des jeunes est légion, comprenez la ruée des postulants. Selon une source sûre, le service des ressources humaines de la MINUSMA a enregistré plus d’une centaine de CV et de lettres de motivation, via internet.
Normal ! D’autant que les postulants croyaient en la sincérité des recruteurs de la MINUSMA. Tel n’est véritablement pas le cas, au regard du constat et des témoignages. A la mission onusienne, la procédure de sélection des candidats au niveau est des plus opaques. « C’est une véritable mafia. Ils lancent l’avis d’offres d’emploi pour maquiller au fait leur magouille. C’est une simple formalité seulement », déclare, écœuré, un postulant. Notre interlocuteur d’enfoncer le clou en ajoutant qu’il faut être « pistonné » pour être retenu à la MINUSMA.
Des recoupements faits par nos soins, il ressort qu’un certain nombre d’agents travaillant à la MINUSMA avaient récemment été blâmés par la hiérarchie pour avoir pris de l’argent avec certains postulants. L’affaire, qui risquait de ternir l’image de la boîte, avait été étouffée dans l’œuf.
« Rares sont les postes à pourvoir à la MINUSMA sur lesquels il n’ya pas de recommandations. Tu verras sur chaque poste, les patrons recommandent des proches. C’est comme cela », confie une source digne de foi.
A preuve, poursuit ce témoin, le service des Ressources humaines sélectionnent souvent les meilleurs CV. Et jamais, les personnes présélectionnées ne sont appelées pour une quelconque interview. « La seule personne qu’ils ont choisie est appelée pour être entendue. Les dés sont pipés.
A rappeler que la MINUSMA a récemment été secouée par un autre scandale qui a découlé du recrutement controversé d’une Suisse, Carole Wälti, révélé par le quotidien malien « Les Echos ». Un recrutement qui, selon le journal, n’a pas été bien apprécié par des groupements sédentaires du Nord. A cause des accointances de cette Suisse et de son pays avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).
Le journal de poursuivre que Carole Wälti, précédemment de la Coopération suisse à Bamako avait eu maille à partir avec le Collectif des ressortissants du Nord (Coren). A cause de ses agissements en faveur du MNLA, son comportement avait été décrié en son temps dans une déclaration du Coren. Son recrutement à la Minusma est mal pris par les ressortissants du Nord qui pensent que l’organisation onusienne qui est dans notre pays pour la paix, la sécurité et la réconciliation nationale est présumée neutre dans le règlement de la crise malienne.
En tous les cas, la MINUSMA qui n’a pas du tout bonne presse au Mali, a intérêt à recruter du personnel qualifié capable à même de redorer son blason. Au lieu d’offrir la courte échelle à des amis ou proches, souvent sans le minimum de qualification requise. Une MINUSMA dont les responsables, payés à coups de millions, au lieu d’éteindre le feu au nord se pavanent dans de grosses cylindrées à Bamako se la coulant douce dans des hôtels huppés et des boîtes de nuit en galante compagnie.
Ibrahim Moussa, journal Option