Quel que soit la gravité d’une situation il y a toujours une bonne manière de la dénoncer ou de la résoudre de manière pacifique. Toute chose qui devient une denrée rare dans notre pays, notamment chez la jeunesse malienne. Laquelle, dans la plupart du temps à la merci d’une manipulation politicienne n’a autre moyen de revendication, de dénonciation que des actes de vandalisme. Des actes qui se soldent par des atteintes aux ouvrages publics sur fond d’insultes en lieu et place des propositions concrètes de sortie définitive de crises que traverse le pays. N’est-il pas temps que la jeunesse malienne apprenne à agir avec maturité afin d’assurer un avenir radieux à sa patrie?
L’arrivée de l’activisme dans notre pays a été saluée à juste titre par tous. Cependant, en quelques d’exercice, cette forme de revendication à la différence des autres pays voisins, tels le Sénégal (mouvement Y a n’en marre) et le Burkina Faso (ballai citoyen) peine à produire ses effets chez nous.
Des activistes vidéo-mans, la nouvelle tendance mène à vouloir rééditer coûte que coûte la révolution de mars 1991. Cela à travers des mouvements d’humeur par ci et par là pour une moindre question communautaire ou relative à la protestation contre une décision des autorités.
La situation actuelle du Mali interpelle tous ses fils. Chacun doit apporter sa pierre à la reconstruction du pays. Les critiques creux ne serviront à rien. Cela au même titre que des agissements sur fond de vandalisme. Se limiter à pointer du doigt les gouvernants, c’est comme manquer d’apporter sa pierre à l’édifice national.
Les jeunes qui sont censés assurer la relève montrent leur incapacité à résoudre le problème à travers leur comportement. Si non, comment comprendre que des jeunes qui crient jour et nuit à l’incompétence des dirigeants, le manque de vision de ceux-ci, l’insouciance du régime actuel, puissent manquer de maturité face à certaines situations, à tel point qu’ils ne manifestent leur mécontentement que par des actes de vandalisme. Cela en lieu et place des cadres de réflexion ou des réunions de propositions sous forme de lettres ouvertes adressées aux plus hautes autorités du pays.
Paradoxalement, c’est sur cette jeunesse, que le Mali espère pour la construction de son avenir. Une jeunesse qui ne se forme pas intellectuellement et qui se laisse manipuler par des politiciens corrompus, pour la plupart au crépuscule de leur carrière.
Critiquer sans proposer
En perte de vitesse la jeunesse malienne manque de vision sur tous les plans. Face à cette situation, elle a pris du plaisir dans des critiques et des insultes à l’égard des grandes personnalités de la nation à travers divers réseaux de communication.
En effet, cette jeunesse mal orientée ne fait que dénoncer la présence des vieux sur l’espace public, notamment au sein des instances de décision. Elle affirme qu’il est temps de passer le relais aux jeunes. Certes, il faut avoir confiance à la jeunesse dans la gestion des affaires publiques, mais à quelle jeunesse ?
Le président de la République pour dans le cadre de sa promesse de dédier son deuxième mandat à la jeunesse a tenu parole.
Ainsi, de la Primature, au niveau de nombreux départements ministériels ainsi qu’à la tête du parlement ce sont les jeunes qui tiennent le gouvernail.Cependant au lieu de saisir cette opportunité qui ne souffre d’aucune ambiguïté, ce sont les mêmes jeunes qui se laissent à la solde des ‘’perfides’’ politiques pour jeter de l’opprobre à ces jeunes qui émergent, sinon de contribuer à leur échec par des actions de déstabilisation ou de critiques stériles.
Il est temps pour la jeunesse malienne de prendre sa place dans le débat public. Toute chose qui passe par une formation accrue, sanctionnée par des propositions sur chaque sujet de la vie de la nation. Cette voie est la seule indiquée. Nonobstant, les actions de vandalisme contre les ouvrages publics, les marches avec barricades, les meetings populaires en cette période de pandémie de la covid 19 n’apporteront rien de potable à la nation et par ricochet à la jeunesse du pays.
Des comportements qui paralysent l’économie d’un pays déjà fragilisé à cause des crises auxquelles il est confronté et qui favorisent son sous-développement.
A quand une vraie prise de conscience de la jeunesse du Mali ?
Par Maïmouna Sidibé
Source: Le Sursaut