Le samedi dernier, tôt le matin, les terroristes ont lancé une offensive contre un camp de l’armée malienne à Soumpi dans le cercle de Nianfounké. Selon un bilan provisoire de l’armée malienne, l’attaque a fait : 14 morts au sein des forces maliennes et 10 blessés, 17 morts du coté des assaillants et plusieurs blessés. Des sources locales affirment que les assaillants, dans leur fuite, ont emporté des véhicules de l’armée malienne. Cette attaque est survenue 72 heures après l’explosion d’un véhicule transportant des forains en provenance du Burkina Faso à Boni, cercle de Douentza, et deux attaques simultanées contre l’armée malienne à Youwarou (région de Mopti) et à Goumancoura (région de Ségou). « Nous assistons aujourd’hui à un chaos sécuritaire au Mali », commente un observateur de la situation sécuritaire du pays.
Le samedi dernier (27 janvier), des terroristes ont attaqué le camp de l’armée malienne de la localité de Soumpi, cercle de Niafunké, dans la région de Tombouctou. « C’est vers 6h du matin qu’ils ont attaqué le camp avec des armes lourdes. Ils sont arrivés dans la ville sur des motos et dans des véhicules», narre un habitant de la localité. Les assaillants parviendront à occuper momentanément le camp suite à un repli des militaires maliens.
Avant l’arrivée des renforts de l’armée malienne, les assaillants ont brulé le camp et emporté des véhicules. Selon le colonel Diarran Koné, directeur de la Direction des relations publiques de l’armée(DIRPA), joint par le Républicain, le bilan de l’attaque est le suivant : 14 morts au sein des forces maliennes et 10 blessés, 17 morts du coté des assaillants et plusieurs blessés. «On a perdu aussi des véhicules », explique-t-il.
Cette énième attaque contre l’armée malienne survient 72 heures après trois attaques dans le centre du Mali. En effet, le jeudi 25 janvier, une trentaine de personnes sont mortes dans des attaques: au moins 28 civils maliens et burkinabè sont morts dans l’explosion d’une mine à Boni (cercle de Douentza), 2 soldats ont été tués dans deux attaques simultanées à Youwarou (région de Mopti) et à Goumancoura (région de Ségou).
« Chaos sécuritaire »
« Nous assistons aujourd’hui à un chaos sécuritaire au Mali », commente, après l’attaque du camp des Famas à Soumpi, un observateur de la situation sécuritaire au Mali. Selon lui, les autorités sécuritaires du pays doivent repenser leur stratégie. « Il faut plus d’anticipation », estime-t-il.
Dans un post sur Facebook, Bréhima Touré, un autre observateur, après l’attaque du camp de Soumpi, commente: «depuis plusieurs années l’ennemi profite de la vulnérabilité de nos postes isolés. Aguelhoc fut l’épisode le plus sanglant de cette série macabre. Attaquer un petit contingent est sans risque pour les assaillants s’ils arrivent avec des moyens plus importants. Jusqu’ici nous n’arrivons pas à trouver la parade. Il appartient à nos hauts gradés de réfléchir pour arrêter ce massacre. Pourquoi ne pas créer une force de réaction rapide en partenariat avec la France et la Minusma pour voler rapidement avec un commando de choc au secours des contingents attaqués. Je loue le courage des hommes sur le terrain ».
Dans son dernier rapport trimestriel sur la situation au Mali, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies indique que les conditions de sécurité restent extrêmement préoccupantes dans le nord et dans le centre du Mali, en particulier dans les régions de Mopti et de Ségou, où il y a eu davantage d’actes terroristes ou liés au terrorisme que dans l’ensemble des cinq régions du nord du Mali. Antonio Guterres, reste profondément préoccupé par l’évolution de la situation et les tendances négatives observées au Mali. Le processus de paix, de l’avis du secrétaire des Nations-Unies, n’a guère donné de résultats tangibles.
Madiassa Kaba Diakité
Source: Le Républicain