Après une brève audience qui a duré à peine cinq minutes, ce mercredi 20 mai 2015, devant la Cour administrative de Jakarta, l’avocate de Serge Atlaoui, Nancy Yuliana Sanjoto, s’est exprimée et a soutenu être relativement optimiste quant au recours introduit par le Français condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie.
L’avocate a indiqué être confiante que ses arguments seraient entendus même si la Cour avait rejeté la même argumentation présentée par deux Australiens condamnés eux aussi à mort dans la même affaire et qui ont été exécutés depuis. « Nous nous sentons toujours forts. Pour les Australiens, je ne sais pas mais nous nous sentons forts (…) Aujourd’hui, nous avons fourni nos éléments », a déclaré Nancy Yuliana Sanjoto à la presse.
Condamné en 2007 à la peine capitale, Serge Atlaoui conteste le rejet de sa demande de grâce par le Président indonésien Joko Widodo, il y a quelques mois. En avril, la justice administrative s’était déclarée incompétente sur cette question et c’est cette décision que conteste désormais la défense du Français devant la Cour administrative de Jakarta. « Pour nous, la Cour administrative a l’autorité pour étudier le rejet de la grâce présidentielle », a déclaré l’avocate de Serge Atlaoui.
L’avocate a aussi annoncé que, la semaine prochaine, un spécialiste indonésien en droit administratif doit expliquer à la Cour pourquoi celle-ci est compétente en la matière.
Une dernière audience est prévue le 28 mai. Il est fort probable que la Cour mette son jugement en délibéré à une date ultérieure. La défense de Serge Atlaoui avait dit auparavant envisager d’autres voies de recours, en cas d’échec de la procédure en cours.
Dans cette affaire, neuf personnes ont été condamnées à mort pour trafic de drogue dont Serge Atlaoui. Deux Australiens, un Brésilien, quatre Africains et un Indonésien ont été exécutés le 29 avril. Le Français Serge Atlaoui a quant lui été exclu de cette liste, les autorités indonésiennes avaient expliqué ce retrait de dernière minute par la procédure devant la justice administrative.
Soudeur de profession, Serge Atlaoui, Français d’origine algérienne de 51 ans, est incarcéré depuis 10 ans. Il clame son innocence et affirme qu’il n’a fait qu’installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique, et qui abritait en réalité un laboratoire clandestin d’ecstasy.
Source: afrik.com