Ils visent la réalisation d’investissements structurants et la reprise de l’économie locale de la 8è Région
« Ce financement permettra la réalisation de projets structurants pour le retour des services sociaux de base, le maintien de l’équilibre sanitaire et éducationnel et résoudra le besoin criard en eau pour le bien-être des populations de la région de Kidal ». C’est par ces mots que le président du Conseil régional de Kidal, Haminy Belco Maïga, a salué, lundi, la signature d’une convention de financement entre l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT) et l’Agence française de développement (AFD).
La cérémonie de signature a eu lieu au siège de l’ANICT sous la présidence du ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction des Régions du Nord, Hamidou Konaté. C’était en présence des représentants des ministères de la Réconciliation nationale, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, ainsi que de l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson, du président du Conseil régional de Kidal, Haminy Belco Maïga, du directeur général de l’ANICT, Akory Ag Iknane, et du directeur adjoint de l’AFD, Thierry Boutroux.
Le financement est destiné au projet « Sécurité et développement au Nord Mali » dont l’exécution est prévue en deux phases à hauteur de 328 millions chacune. L’enveloppe globale se chiffre donc à 656 millions de Fcfa dont 75% apportés par l’AFD. Le reliquat est financé par l’ANICT.
La première phase permettra l’électrification de la commune d’Anefis avec la mise en service d’un groupe électrogène de 85 KVA et d’un réseau de distribution, la construction d’un barrage filtrant à Tessalit, la construction d’un centre de santé à Djounhane, l’acquisition d’un groupe électrogène de 100 KVA pour la commune d’Aguelhok et enfin la réhabilitation du centre de santé d’Essouk.
Le ministre Hamidou Konaté a salué cette initiative qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ce projet exécuté par l’Etat à travers l’ANICT, le sera dans de bonnes conditions sécuritaires, a souligné le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction des Régions du Nord.
Mettant l’accent sur les urgences qui se bousculent dans le Septentrion, il a estimé qu’ « attendre l’établissement total de la sécurité pour entreprendre le développement, ce n’est pas toujours le bon chemin ». Il n’a pas manqué de remercier la France pour sa contribution au rétablissement de la paix et de la sécurité dans le nord de notre pays grâce aux actions de sa force militaire Barkhane dédiée à la lutte contre le terrorisme.
Hamidou Konaté a promis que « le Mali jouera toute sa partition à travers les collectivités, les élus locaux pour le retour de la vie sociale que cette région a toujours connue ».
L’ambassadeur français s’est, lui, montré pragmatique. « Il faut que les populations voient une différence entre l’avant et l’après signature de l’accord de paix. Leur vie doit changer au quotidien. C’est pourquoi nous avons choisi de réaliser des infrastructures. C’est du concret. Les gens verront le résultat d’ici la fin de l’année », a assuré Gilles Huberson qui a jugé ce projet respectueux des structures du Mali car il associe l’État à travers l’ANICT.
Le directeur général de cette structure a souligné la signature « de la première convention après la conclusion de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ». Akory Ag Iknane a précisé que l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales assurera la maîtrise d’ouvrage. « Les ouvrages seront rétrocédées aux collectivités à la fin du programme », a-t-il indiqué.
En attendant le lancement très prochain de la deuxième phase du projet, le président du Conseil régional de Kidal se dit fier du caractère inclusif du choix des projets retenus. « Ces projets ont été retenus après un long processus de concertation impliquant les jeunes, les femmes, les leaders communautaires et les collectivités concernées », a-t-il expliqué.
Cet appui financier est la suite logique d’un autre exécuté en 2014. D’un montant de 1 million d’euros (655 millions de Fcfa), ce financement avait permis la réalisation de trois marchés à Anefis, Kidal et Tessalit, la réhabilitation d’écoles, la construction de puits à grand diamètre.
Tous les intervenants ont salué l’implication et l’accompagnement sécuritaire de la MINUSMA et de Barkhane car la région de Kidal est très difficile d’accès sans le soutien et la protection des forces militaires.
C. M. TRAORÉ
source : L’ Essor