‘’La réconciliation nationale, la cohésion nationale et le vivre ensemble, vue par les femmes de Tombouctou’’, tel était le thème de l’émission « questions d’actualité » sur l’Office de radiotélévisions et diffusions du Mali (Ortm) le dimanche 27 avril 2014. L’émission était présentée par Moussa Harry Maïga de l’Ortm qui recevait sur le plateau, les femmes leaders des cercles de Tombouctou, Mme Touré Binta Traoré, de Niafunké, Mme Ba Astan Nango, de Goundam, Mme Mounaïssa Kounta Babi, de Diré Mme Touré Aminata Sangho et du cercle de Rarhouss, Mme Maïga Fanta Maïga. Au cours de ce débat, les invités ont souhaité le retour effectif des réfugiés et déplacés afin d’amorcer la réconciliation nationale.
En marge du Forum de Tombouctou sur la réconciliation nationale tenue en début du mois d’avril, la télévision nationale a organisé un débat télévisé pour permettre aux femmes des localités ci-dessus d’expliquer l’impact de la crise sur leurs activités et d’entreprendre des pistes de réflexion pour la réconciliation nationale. Ainsi, cinq femmes leaders étaient autour de la table pour donner des éclaircissements. Même si certaines d’entre elles avaient du mal à s’exprimer en Français, la compréhension était quand même perceptible. Selon Mme Touré Binta Traoré de Tombouctou, les femmes ont subi toutes sortes d’agression sexuelle.
L’occupation a provoqué l’arrêt total des activités économiques des femmes. « La réconciliation nationale tant prôné par les uns et les autres est possible mais il faut que les réfugiés et déplacés retournent au bercail. L’Etat doit tout faire pour que cela soit. En plus de cet aspect, la justice et la sécurité sont aussi des facteurs indéniables. La commission vérité, justice et réconciliation doit être déconcentre pour la réussite de ses missions », a-t-elle dit. Avant de souhaiter des rencontres intra et intercommunautaires, des sensibilisations en plusieurs langue.
Quant à Mme Maïga Fanta Maïga de Rarhouss, il n’y’a pas eu de châtiment corporelle dans son cercle mais plutôt de destruction des infrastructures par les jihadistes pendant l’occupation. Avant de souligner que la prise en charge de des victimes doit être un préalable pour la réconciliation. Elle a souhaité le retour des agents de service pour le développement du cercle. Selon Mme Ba Astan Nango de Niafunké, tout a été pillé et casser dans son cercle pendant l’occupation. Avant de souligner que l’Etat doit prendre toutes ses responsabilités pour sécuriser l’ensemble du territoire national. « Sans sécurité et paix, la réconciliation est impossible », a-t-elle dit. Elle a souhaité la création dans chaque commune, une commission pour sensibiliser.
Pour Mme Mounaïssa Kounta Babi de Goundam, la population de sa localité a été attristé et traumatiser durant la crise. « Il est impératif de rouvrir si possible de créer des postes de sécurité. On exige que l’école et la santé trouvent leur place d’entant. La justice, d’accord mais la tolérance aussi parce qu’on est appelé à vivre ensemble », a-t-elle dit. A l’en croire, l’information et la communication sont capitale pour la réconciliation. Mme Touré Aminata Sangho de Diré a noté que les femmes ont eu des difficultés courant l’occupation car elles n’avaient accès ni au marché, ni au fleuve. « La société civile doit être impliqué à toutes les phases de la réconciliation. A noter également que la réconciliation doit être fait avec les vrais acteurs c’est-à-dire ceux qui ont pris les armes », a-t-elle conclu.
Aguibou Sogodogo