Il était une fois avant les événements tragiques de mars 2012, une terre africaine, enviée, où il faisait bon vivre.
Cette terre, bastion des grands empires noirs, qui porte le nom de la République du Mali, est devenue aujourd’hui la risée des prédateurs féroces. Et pour cause, ce pays aux civilisations séculaires et aux valeurs diversifiées, semble perdre de repère. A qui la faute? Qui doit-on tenir pour responsable? Faire aujourd’hui un procès contre x ou y, serait synonyme d’un coup d’épée dans l’eau. Le vin est tiré, il faut le boire à tout prix si l’on veut survivre après avoir frôlé le naufrage. C’est que les Maliens aiment dire que « le bateau Maliba a beau tangué, il ne chavirera pas».
Ne nous leurrons pas de la gravité de la situation actuelle que traverse le pays. Pour sortir ce Mali, presqu’ à genou en 2012, de l’ornière, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger a été signé en deux temps. Deux ans après la signature de cet accord de « compromis», le chemin de la paix reste difficile. Tandis que certains s’entredéchirent pour les postes de responsabilités, d’autres soufflent le chaud et le froid au nord. Où est passée la sérénité dans les engagements pris devant Dieu et la communauté internationale au nom et pour le peuple malien meurtri ? Il ne manquait que le déclenchement du processus référendaire, pour prendre à témoin l’opinion internationale qui nous assiste, que malgré les adversités politiques, nous sommes incapables de nous unir autour de l’essentiel.
Les partisans du OUI et du NON, à la révision constitutionnelle, sont tous avant tout, des citoyens maliens à part entière. Au moment où les partisans de ces camps opposés sont au coude-à-coude, au sud, au nord, les forces armés du Gatia et de la CMA violent le cessez-le feu, pour le contrôle de Kidal. Au centre du pays, affrontements communautaires divisent les populations. Qui a pris le Mali en otage en bloquant le dialogue ? De contre vérité en contrevérité, des politiciens bernent le peuple innocent. Ah ! Référendum, j’accuse ceux-là qui se démarquent du dialogue qui a toujours permis au Mali de se distinguer. Où est passé ce dialogue social qui a renforcé nos relations sociales d’antan. Le Mali mérite t-il ce traitement à lui réserver ? Ces tiraillements autour de ce qu’on appelle la Loi Fondamentale, est un signal fort pour dire que le chemin de la réconciliation nationale au vrai sens pour certains n’est qu’au bout des lèvres. Au nom, de la réconciliation nationale, les uns et les autres devraient faire plus de retenue. Ces oppositions dont la nature démocratique reste à désirer constituent des obstacles majeurs pour réconcilier les fils d’un même pays. S’unir ou périr, sachons raison garder.
Traore Henriette Samaké
Par Aube d’Afrique