Si lors des précédents rassemblements du M5-RFP, son autorité morale, l’imam Mahmoud Dicko dénonçait la mauvaise gouvernance, la faillite de l’État, la menace sur l’existence du Mali même en tant qu’État…, dans son discours tenu au meeting du vendredi dernier, il s’est beaucoup penché sur la nécessité de la réconciliation entre les Maliens. A cet effet, il compte s’activer dans les jours à venir. Pour la réussite, cela nécessitera l’accompagnement d’autres figures. C’est ainsi qu’il a invité ses frères, leaders religieux, à là se joindre à lui.
IBK considéré comme le principal problème du Mali est parti. Mais il a laissé un pays fragilisé, des citoyens divisés. Les problèmes de l’insécurité, de l’école, de la santé, des infrastructures routières, de la corruption…sont là et doivent être résolus en toute urgence. Mais il y a un problème plus grave : la division au sein de la société malienne, la haine entre les citoyens ; les conflits entre différentes communautés, différents camps, différents bords politiques, différentes confessions religieuses… L’imam Mahmoud Dicko, à en croire son discours, en est conscient de ce danger et se dit prêt à s’engager pour la réconciliation. C’est pourquoi il a appelé tout le monde à la paix. « Notre pays n’est pas un pays de vengeance. C’est un pays de pardon », a-t-il prêché tout en appelant ses militants à la réconciliation.
Il a lancé un appel particulier aux communautés Dogon et Peul, toutes les deux, victimes d’insécurité au centre du Mali. « Ici, je lance un appel à tous les peuls qui ont pris des armes pour quelques soient les raisons, qu’ils les déposent. C’est leur père qui le leur demande. Je lance un appel aux Dogons de déposer les armes. C’est leur père qui le leur demande. Il faut qu’on se donne la main et combattre l’ennemi ensemble. », a-t-il sollicité. L’imam Mahmoud Dicko a également lancé des appels de paix à la plateforme, à la CMA et à d’autres groupes.
L’autorité morale du M5-RFP affirme être conscient de la division entre les Maliens de Kayes et à Kidal. Il prend donc l’engagement de se battre pour leur réconciliation. Il promet de faire ce combat avec d’autres leaders religieux. « Je prends le bâton de la réconciliation. Avec mon jeune frère Ousmane Cherif Madani Haidara ; mon frère et ami, son éminence cardinal Jean Zerbo à qui je rends un hommage ; mon cadet, le pasteur Nou Yattara ; en plus des bénédictions du chérif de Nioro et de Cheick Soufi Lassana Kané, je souhaite que nous fassions le tour du pays pour parler entre les citoyens, faire la paix entre les citoyens », a-t-il annoncé avant d’ajouter : « Il est temps et il est grand temps de chasser les démons de la division et de la haine dans notre pays ».
Pour l’imam Mahmoud Dicko, l’heure de la paix entre Maliens a sonné.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali