En réponse à la récente suspension de la délivrance des visas à ses citoyens par la France, le Mali avait déclaré ne plus fournir de visas aux ressortissants français conformément à la réciprocité diplomatique, mais surtout pour le respect qui se mérité, dénonçant le fait que la France prenne des décisions sans jamais en informer l’autorité malienne.
Le ministre malien des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, reste une valeur sûre du pouvoir du colonel-président, Assimi Goïta. Son action, du reste, saluée par les diasporas africaines, irrite, souvent certaines crinières, au sein des espaces onusiens. Surtout quand il dit la vérité (qui blesse) et qu’on n’aime pas entendre.
Lors de sa conférence de presse de la semaine dernière, à Bamako, le ministre, Abdoulaye Diop, a mis l’accent sur le principe de la réciprocité que devraient cultiver ses homologues de l’Afrique pour savoir se faire respecter.
Ci-dessous, ce que vous pouvez entendre dans la vidéo !
« Tu renvoies mon ambassadeur, je renvoie ton ambassadeur. C’est le seul code pour se comprendre. Car quelqu’un marche sur ton pied, toi, tu cries et tu ne fais rien, il va revenir marcher sur ton pied encore. C’est pourquoi nous, on a décidé de faire la même chose. Même pour les problèmes de visas, c’est la même réciprocité.
Imaginez que vous êtes dans un pays, vous découvrez sur les réseaux sociaux que le consulat de France annonce que, pour des considérations géopolitiques et de tension dans la région, on ne donne plus de visas aux Maliens. D’ailleurs, tous nos consulats sont fermés. Mais vous êtes là, vous avez une ambassade, vous devez écrire une note officielle. Mais c’est hier que j’ai vu la note de l’ambassade de France. Vous écrivez pour dire que dans trois ou quatre jours, nous allons fermer pour telle ou telle raison. Mais c’est inadmissible qu’on découvre une telle décision dans les réseaux sociaux.
Même si nous avons plus de gens qui partent, ce n’est pas plus important. De toutes les façons, ils ont posé un acte pour dire qu’ils ne nous donnent plus les visas. Nous aussi, nous fermons notre consulat pour dire qu’on ne leur donne plus les visas. C’est une question de respect (applaudissements dans la salle). Parce que s’il n’y a pas la réciprocité, cela veut dire que tu admets que lui vaut mieux que toi. La dignité et le respect, ça se mérite mais il y a une certaine douleur à assumer dedans, c’est vrai.
S’ils pensent qu’ils n’ont pas besoin de nous, ils se trompent et on les laisse se tromper. Nous, on sait qu’ils ont (beaucoup) besoin de nous. S’ils sont là, ce n’est pas pour nos beaux yeux. Ils savent qu’ils sont là pour leurs intérêts. Ils ont quelque chose à gagner sinon ils ne seraient pas là. C’est une erreur de croire que nous, on ne vaut rien et c’est eux qui nous apportent quelque chose. C’est du donnant-donnant. C’est pourquoi je considère que la réciprocité est une donnée importante pour notre souveraineté ».