Face à l’incapacité du directeur général de l’Institut national de la statistique (INSTAT), les 37 707 agents du 5ème Recensement général de la population et de l’habitat au Mali(RGPH) vont passer 18 jours de formation sans leurs frais de formation dans des localités. Ils seront obligés de faire l’impossible pour tenir les deux bouts.
Les agents recenseurs suivent leur formation avec toutes les peines du monde. Nous avons reçu plusieurs appels de témoignages et des cris de cœur de ces agents depuis bientôt 5 jours. Des appels venant de Kolongo, Macina, Troungoumbé, Sandaré etc.
C’est sur le lieu de formation que les agents apprennent que les conditions de participation sont très en deçà de leur attente. Chaque agent percevra 3000f CFa par jour pour ses frais de transport et sa restauration. Ils sont généralement hébergés par les chefs de villages. Selon les témoignages des agents cet argent (3000f/jour) ne sera disponible qu’à la fin de la formation. Comment faire pour se prendre en charge durant 18 jours pour quelqu’un qui est hors de chez lui, s’interrogent-ils ?
Les autorités sont donc interpellées afin de revoir ces conditions s’il veut éviter un exercice bâclé et un résultat qui ne reflète pas la réalité. Ce recensement est capital pour notre pays et nous devons tout faire pour que les agents travaillent dans les meilleures conditions pour obtenir les résultats escomptés.
Nous sommes dans les conséquences du RAVEC (2009) depuis des années car c’était organisé avec moins de sérieux et les agents ont collecté des informations erronées ou renseigné le logiciel à leur guise avec des erreurs dans les données biométriques. Le Malikoura doit se démarquer du Malikoro dans la façon de faire pour montrer la volonté politique d’aller vers un changement.
Le recensement ne se fait pas chaque année et lorsque c’est le cas, faisons le bien car la maîtrise de notre démographie nous permet de faire des projets de développement fiable, réaliste et réalisable dans le temps.
Nous avons tenté de joindre le directeur général de l’INSTAT pour avoir sa version des faits en vain.
Affaire à suivre
Issa SANTARA