Tout étudiant sera considéré comme “un ennemi de la République” s’il se trouve encore jeudi à l’université de Kinshasa, a prévenu la police mercredi, qui fait évacuer le campus après des manifestations contre la hausse des frais d‘études.
Selon cet ultimatum, tout étudiant encore présent jeudi sur le campus “sera considéré comme un infiltré, un ennemi de la République faisant partie des bandits qui ont tué” au moins un policier et blessé grièvement d’autres mardi, selon le communiqué de la police.
La police “usera de tous les moyens légaux” pour exécuter l’ordre du gouvernement, qui a demandé mardi la fermeture du campus et l‘évacuation des résidences universitaires “dans les 48 heures”.
La police demande aux étudiants d‘évacuer “volontairement” leurs résidences universitaires, “avant le lancement de l’opération de déguerpissement forcé”.
Des étudiants ont commencé a quitter leur résidence, a indiqué à l’AFP l’un d’eux, Pierre, étudiant en sciences, joint par téléphone.
Des médias congolais ont relayé l’angoisse d‘étudiants venus de province et sans endroit où dormir dans la capitale.
Depuis lundi, les étudiants de l’Unikin protestent contre l’augmentation des frais de scolarité, à 285 dollars en 2020, contre 275 l’année dernière.
Dans le détail, les étudiants jugent défavorable le taux de conversion du franc congolais (FC) avec le dollar passé de 920 à 1.700 FC.
Les responsables de la mort mardi d’un policier “ne sont pas des étudiants de l’Unikin mais des infiltrés”, a déclaré le directeur de cabinet du président de la République Vital Kamerhe au site d’information actualité.cd.
Le président de la République Félix Tshisekedi “va recevoir le comité des étudiants” avant le prochain conseil des ministres vendredi, a-t-il ajouté.
AFP