En République démocratique du Congo, près d’un mois après la publication du calendrier de tous les scrutins prévus jusqu’à la présidentielle en 2016. Ce calendrier continue de faire polémique et ce même si la commission électorale et le gouvernement tentent visiblement de respecter les premières échéances. Pour la première fois, le calendrier électoral n’oppose plus seulement l’opposition et la Céni, mais aussi des voix importantes au sein même de la majorité.
Comme prévu par l’échéancier de la Céni, jeudi dernier, le gouvernement a remis la liste des Entités territoriales décentralisées à la Commission électorale.
Ces entités, ce sont les villes, les communes, les secteurs et les chefferies, redéfinies ces dernières années. Une première étape cruciale pour l’organisation des élections locales, car de 169 il y a 15 ans elles sont passées à un peu plus de 1 400 aujourd’hui.
Pour le gouvernement et la Céni, cette étape franchie est la preuve que les choses se font dans les temps.
Dans ce processus menant aux élections, la Céni a également soumis ses besoins budgétaires détaillés aux bailleurs de fonds internationaux. La somme est rondelette : 1,147 milliard de dollars. Mais ces premiers actes ne suffisent pas à faire taire les inquiétudes.
Du côté de la communauté internationale, pour la majorité des partenaires, organiser sept scrutins en moins de deux ans, c’est trop. Résultat : ils promettent de mettre la main à la poche pour ces élections. Mais leur aide pourrait se limiter à l’organisation des législatives et de la présidentielle.
Même diagnostic du côté de l’opposition, mais pas seulement. Ces derniers jours, de plus en plus de voix de la majorité formulent des craintes. Exemple avec le député Christophe Lutundula, membre de la majorité présidentielle. Dans une tribune publiée par l’un des grands quotidiens du pays, il explique pourquoi il faut à tout prix reporter la tenue des élections locales – trop chères et trop compliquées à organiser – et privilégier la tenue d’élections provinciales, sénatoriales, législatives et présidentielle pour pouvoir respecter les délais constitutionnels.
D’autres partis de la majorité, comme le MSR et le PALU, se sont également rapprochés ces derniers jours pour formuler leurs inquiétudes sur ce calendrier trop serré, selon eux. Pour la première fois donc, le calendrier électoral n’oppose plus seulement l’opposition et la Céni, mais aussi des voix importantes au sein même de la majorité.
Source: rfi.fr