Le gouvernement congolais et les rebelles de la région du Pool, au sud-est de Brazzaville, ont signé samedi un accord de cessation des hostilités après 15 ans d’affrontements. Les rebelles, qui ont pris les armes en 2002, ont accepté de les remettre aux autorités.
Ils ont également décidé de ne plus s’opposer à la libre circulation des biens et des personnes entre Brazzaville et Pointe-Noire. Les combats de ces quinze dernières années ont fait plusieurs dizaines de milliers de morts et de déplacés.
Les «Ninjas» de Frederic Bintsamou, plus connu sous le nom de pasteur Ntumi, ont contesté l’élection de Denis Sassou Nguesso, qui a passé 33 des 38 dernières années au pouvoir, après le scrutin d’avril 2016.
Plusieurs attaques meurtrières
Brazzaville leur a imputé plusieurs attaques meurtrières de commissariats ou de bases militaires et l’armée a bombardé la région du Pool à plusieurs reprises en représailles. Selon Amnesty International, un raid d’hélicoptères dans un secteur habité a fait une trentaine de morts l’année dernière.
L’accord de paix a été signé par le conseiller à la sécurité du ministère congolais de l’intérieur, François Ndé, et le représentant du pasteur Ntumi, Jean Gustave Ntondo. «Aujourd’hui est un grand jour pour les Congolais, c’est le jour où nous venons de signer l’accord de cessation des hostilités», s’est félicité ce dernier.
Selon cet accord dont l’AFP a reçu copie et qui tient en deux paragraphes, le révérend Pasteur Ntumi Bintsamou Frédéric s’engage à «faciliter le ramassage des armes détenues par les ex-combattants» et à «ne créer aucune entrave» au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le département du Pool.
Accord «sous contraintes»
Cet accord, qui a été signé dans le département du Pool à Kinkala, à 70 km au sud de Brazzaville, aurait été signé «sous contraintes», a cependant dénoncé auprès de l’AFP Sassoufit, un collectif d’opposants au régime du président Denis Sassou Nguesso Sassoufit.
Le conflit a engendré des conséquences bien réelles pour l’économie malade du Congo-Brazzaville, pays pétrolier d’à peine cinq millions d’habitants touché par une sévère récession depuis que le prix du baril plafonne à 50-60 dollars. Le chemin de fer Congo-Océan et la route entre Brazzaville et le port pétrolier de Pointe-Noire ont été coupés à la circulation en novembre 2016 en raison de l’insécurité.
Surtout, ces violences ont placé près de 140’000 personnes dans une situation humanitaire difficile, selon les estimations des experts. (ats/nxp)
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