L’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo (RDC) a validé le samedi 16 octobre dernier, la nomination de Denis Kadima au poste du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Candidat des kimbanguistes, Denis Kadima, expert électoral de 60 ans, était soutenu par six des huit confessions religieuses chargées de désigner le président de la commission électorale. C’est par un vote à main levé que son nom a été entériné. Avec lui, douze autres personnalités issues de la majorité et de la société civile ont vu leur désignation validée au cours d’une plénière sous haute tension. En effet, C’est une étape majeure franchie dans ce processus, mais les contestations sont vives de la majorité pro-Tshisekedi. Après cet entérinement parlementaire, le dossier sera transmis au président Congolais, Félix Tshisekedi pour l’investiture des nouveaux membres du bureau de l’institution indépendante de l’organisation des élections . Cependant, pour le député de la majorité présidentielle André Mbata, « c’est le président de la commission qui a recommandé de valider ces désignations malgré l’absence de consensus, l’Assemblée nationale s’est acquittée d’un devoir ». Par ailleurs l’opposition dénonce une prise de contrôle de la Céni par le camp présidentiel. Très en colère, le député de la coalition pro-Kabila, Félix Kabange Numbri annonce, « Ça, c’est la pensée unique qui continue. Nous ne pouvons pas comprendre que dans une séance plénière qu’on ait identifié 145 députés et qu’on tienne une séance d’entérinement du bureau de la Céni. Nous avons été attaqués et ça, c’est très grave. On a laissé entrer ces hommes armés à l’intérieur de l’hémicycle et qui ont touché même à l’intégrité physique des députés du Front commun pour le Congo (FCC). Nous disons non et nous invitons le peuple congolais à se prendre en charge, car si c’est dans ce climat que se dérouleront les élections de 2023, nous pouvons y mettre une croix. Nous appelons à un large consensus national », propos recueillis avec la Radio France Internationale. Ce forcing comme l’appelle l’opposition, hérisse au sein de la majorité présidentielle. Les députés pro-Katumbi dénoncent eux aussi, la désignation de l’un des leurs au poste de rapporteur adjoint de la Céni, sans accord des instances de leur parti. « Il n’y a pas eu de compromis, nous ne comprenons pas comment l’un de nous se retrouve sur cette liste. Il y a fraude, corruption et débauche. L’acte qui a été posé dans le sens de cette désignation, c’est un acte tout à fait crapuleux. Des choses pour lesquelles on manque même de qualificatifs », dénonce Dieudonné Bolengetenge, Secrétaire général du parti de Moise Katumbi, « Ensemble pour la République ». De ce fait, la tension est vive au sein de la classe politique sur la nomination des nouveaux animateurs de la CENI à deux ans des élections présidentielles de 2023. De son côté, la Conférence épiscopale nationale du Congo, la Cenco par la voix de l’Abbé Donatien Nshole appelle le président congolais à prendre ses responsabilités. « C’est la toute première fois que la contestation d’un candidat à la présidence de la Céni atteint les proportions du cas de Denis Kadima. Ce sont des signes qui ne trompent pas. Nous voulons des élections apaisées, crédibles et nous sommes convaincus qu’avec Kadima, on ne les obtiendra pas », déclare l’Abbé Donatien Nshole. Par ailleurs, l’organisation des Nations Unies (ONU) et plusieurs représentations diplomatiques à Kinshasa ont appelé à une solution apaisée parmi les Congolais, pour l’organisation d’une élection crédible et transparente.
Mariam Guindo, Stagiaire
Source: LE PAYS