Interdite ou autorisée : ce jeudi est un jour de manifestations pour l’opposition vent debout contre la décision de la Cour constitutionnelle de prolonger le mandat du chef de l’État.
Comme jamais en RD Congo, pouvoir et opposition sont entrés dans une logique de crise sans fin. En plus de réclamer la tenue d’élections libres et transparentes avant le 19 décembre 2016, les opposants réclament que justice soit rendue pour les massacres commis dans la ville de Beni dans l’est du pays. Pour la première fois, le G7, le Front citoyen 2016 et la Dynamique de l’opposition mèneront une action conjointe. Interdite dans certaines agglomérations comme Goma, Mbuji-mayi ou Lubumbashi, la marche de l’opposition est autorisée à Kinshasa.
Le point sur les manifestations
Finalement, la marche de l’opposition est bien autorisée à Kinshasa. Mais ce n’est pas le cas pour toutes les villes du pays comme le souhaitait l’opposition. Les manifestations d’opposition ont été interdites à Lubumbashi (sud-est), la deuxième ville du pays, fief de l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle ayant quitté le pays vendredi après des ennuis judiciaires. Elles ont été interdites également dans toute la province du Nord-Kivu (est). Une des coalitions appelant à manifester a exhorté mercredi la population à braver ces interdictions.
Que dit la Cour constitutionnelle ?
Trois coalitions d’opposants au président Joseph Kabila ont appelé à manifester jeudi dans toute la République démocratique du Congo pour dénoncer la décision rendue le 11 mai par la Cour constitutionnelle. Cet arrêt autorise le chef de l’État, au pouvoir depuis 2001, à rester en fonction au-delà du 19 décembre si la présidentielle n’est pas organisée d’ici là, comme cela semble chaque jour un peu plus certain. « Nous sommes là pour réclamer la tenue des élections dans le délai constitutionnel. Aucune institution, aucune personne n’a reçu mandat d’écrire une nouvelle Constitution ou de modifier celle qui existe, et encore moins d’organiser un référendum déguisé », a fait savoir Vital Kamerhe lors d’un point presse à Kinshasa. La Constitution interdit à Joseph Kabila de se représenter et l’opposition accuse le président depuis des mois de chercher à contourner la loi fondamentale pour se maintenir à la tête du pays après 2016. Pour les partis politiques qui manifestent, notamment le MLC de Vital Kamerhe cette décision, qui est un arrêt sur le plan juridique est en fait un référendum déguisé
La rédaction