Suite à la publication du rapport de l’ONU accusant les Forces armées maliennes (FAMa) d’avoir sommairement exécuté plus de 500 civils et de s’être rendus coupables de sévices sexuels sur une cinquantaine de femmes à Moura en mars 2022, l’Organisation Néopanafricaniste de Souveraineté (ONS) a dénoncé une tentative de déstabilisation de notre pays au regard des préparatifs du référendum du 18 juin prochain. Cette dénonciation a été faite à travers un communiqué signé le 15 mai 2023 à Addis-Abeba par le président de l’ONS.
Exprimant son soutien aux autorités de la transition, l’Organisation Néopanafricaniste de Souveraineté a dénoncé une énième tentative de déstabilisation de notre pays qui se prépare activement en cette veille de l’organisation du référendum censé aboutir à l’adoption de la nouvelle Constitution que les ennemis du peuple africain, notamment du Mali, veulent voir échouer, dans le but de maintenir le statu quo de l’instabilité.
« Cette énième forfaiture de la communauté dite internationale, mais qui est en réalité ‘’ occidentalo-atlantiste’’ démontre de la nécessité d’une révision en profondeur du système des Nations Unies qui, de par ses actions, ne cadre plus avec les idéaux de paix, de justice et de respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », peut- on lire dans le communiqué.
C’est pourquoi l’ONS soutient la plainte du Mali contre la France devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies et la perçoit comme une occasion extraordinaire de refonder une organisation qui apparaît depuis quelques années comme un instrument aux mains des puissances impérialistes pour la défense de leurs propres intérêts.
Faisant croire qu’ils se sont appuyés sur des faits de terrain alors que la mission d’établissement des faits à l’origine de ce rapport à charge contre l’Armée malienne ne s’est jamais rendue sur les lieux desdits crimes et exactions, l’ONS soulève un certain d’interrogations et de constats de nature à remettre en cause la légalité et la crédibilité dudit rapport.
Comment expliquer le fait que la Minusma n’ait jamais pu établir avec exactitude le nombre de terroristes neutralisés à Moura, ni combien de sanctuaires terroristes détruits par les FAMa, mais qu’elle ait pu dénombrer le nombre exact de « civils sommairement exécutés » et le nombre de femmes prétendument « violées » par les soldats maliens au cours de cette opération antiterroriste ?
Aussi, l’organisation n’arrive pas à trouver une réponse au fait que le Mali n’a eu jusqu’à présent aucune suite concernant son dossier de plainte déposée sur la table du Conseil de Sécurité de l’ONU contre la France que Bamako accuse de soutien au terrorisme et de violation de sa souveraineté avec preuves à l’appui depuis août 2022, alors que ce rapport onusien a été pondu avec une certaine célébrité.
De ce fait, l’Organisation Néopanafricaniste de Souveraineté a tranché que le caractère objectif et impartial de ce rapport est clairement contestable au regard du climat délétère qui prévaut entre le Mali et la France depuis que les autorités maliennes ont exigé et obtenu le départ des troupes françaises stationnées au Mali depuis 2013 dans le cadre de l’opération Serval puis Barkhane.
« Surtout si on prend en compte la nationalité française de Jean Pierre Lacroix, l’actuel directeur des opérations de maintien de la paix des Nations Unies », a attiré l’attention l’ONS.
Parallèlement à ces interrogations, l’ONS a fait un certain nombre de constats, qui ne sont pas de nature à conférer une quelconque crédibilité à ce rapport du fait de sa partialité et de sa nature contradictoire par rapport à la charte fondamentale onusienne de 1948.
Selon l’Organisation, à chaque fois que le Mali initie une démarche censée imposer le respect de sa souveraineté, l’ONU et les puissances occidentales contre-attaquent par des manœuvres dilatoires visant à détourner les regards sur les véritables préoccupations et enjeux en créant une affaire dans l’affaire.
Pour appuyer ses analyses, l’ONS a rappelé la plainte du Mali contre la France au Conseil de Sécurité des Nations Unies, et que l’ONU et des organisations inféodées aux intérêts français et occidentaux l’ont accusé d’avoir kidnappé des soldats ivoiriens en juillet 2022 qui étaient entrés illégalement au Mali dans le dessein de le déstabiliser.
Ainsi, l’ONS indique que cette propension systématique et systémique de diabolisation des FAMa procède d’une volonté de négation de sa légitimité à assumer et à assurer sa responsabilité régalienne de défense du territoire malien.
« Ceci dans le but inavoué de justifier et de légitimer la présence sur le sol malien de tous ces contingents militaires internationaux qui n’ont rien apporté au Mali, si ce n’est de le fragiliser davantage, la date de la fin du mandat de la Minusma approchant » peut-on également lire dans le document.
En ajoutant comme preuve la rétrocession de la base militaire de Gossi en avril 2021 ou un charnier avait été soigneusement laissé en « cadeau » à l’armée malienne par l’armée française, dont les drones sont revenus espionner les soldats maliens déterrant les corps pour leur offrir une meilleure sépulture.
L’Organisation Néopanafricaniste de Souveraineté déplore le caractère illégal des conditions qui ont permis l’élaboration de ce rapport aux entournures biaisées, fondé sur des faits totalement imaginaires.
Enfin, elle salue la clairvoyance des autorités maliennes, les encourage à maintenir le cap et à ne pas se laisser distraire par des agitations et des basses manœuvres qui cachent mal le dépit de ceux qui veulent voir cette transition trébucher et chuter pour ramener le Mali sous le joug du bloc occidental dont il est en train de se dégager.
PAR AMINA SISSOKO
Source ; Info Matin