Le Vérificateur Général a remis solennellement au président de la Transition, chef de l’Etat, son rapport d’activités de l’année 2021 qui est un condensé des rapports individuels de la même année et dont la plupart, en dehors du fait d’être rendus publics par la presse, ont commencé à connaître des suites dont des poursuites judiciaires contre les présumés auteurs des irrégularités financières. Mais le dossier relatif au scandale des fonds Covid-19 retiens beaucoup plus l’attention à cause des montants en jeu, plus de 52 milliards de nos francs.
Le rapport 2021 que le Vérificateur Général a remis officiellement au président de la République, le colonel Assimi Goïta, faits le condensé de rapports individuels dont celui relatif à la gestion des fonds publics que l’Etat avait mis à la disposition de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Un rapport qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive et dont l’une des suites est l’interpellation puis l’incarcération de trois responsables de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, poursuivis pour de présumées irrégularités d’un montant total de près de 10 milliards de FCFA. Mais au vu de la longue liste de faits d’irrégularités que le Bureau du Vérificateur Général a transmis et dénoncés au président de la Section des comptes de la Cour suprême et aux procureurs de la République près les Tribunaux de grande instance de la commune III du district de Bamako, de Mopti et de Kayes, chargés du pôle économique et financier, il y a de quoi se poser cette question : et les autres ?
Si les rapports sont rendus publics, les décisions qui blanchissent les auteurs présumés des faits incriminés doivent aussi être publiées. Les intéressés sont connus même si leurs noms ne sont pas cités dans les rapports du Bureau du Vérificateur Général. De la même manière qu’une suite administrative et judiciaire est réclamée dans le traitement des rapports du Bureau du Vérificateur Général, une suite en termes de communication-information doit aussi être prévue pour que le Malien Lambda ne doute pas de la célérité du traitement des dossiers dans une parfaite transparence.
C’est d’autant plus vrai que si la justice est aujourd’hui sur les traces de plus de 52 milliards de FCFA (voir le texte ci-dessous), seuls près de 10 milliards engagent les gestionnaires de la CCIM. Quel sort alors est-il réservé aux 42 milliards de FCFA restants et par conséquent à ceux qui sont incriminés ? That is the question.