Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

A vos pliumes : L’année de tous les dangers !

Il est évident que nous avons laissé derrière nous une année difficile et hérité d’un monde divisé. Toutefois, il faut aussi reconnaître que les évènements au cours des premiers jours de cette nouvelle année 2025 nous indiquent qu’elle sera plus dangereuse que nous le pensons.

Prédire l’avenir des relations internationales est toujours une entreprise risquée. Toutefois, nous pensons que ce nouveau cycle annuel sera marqué par une instabilité stratégique, des conflits persistants et des tensions géopolitiques accrues. Nos populations sont confrontées à une instabilité géopolitique accrue en raison d’un manque de leadership mondial, les tensions croissantes entre ceux qui se croient les grandes puissances et les conflits potentiels dans certaines des régions. Conséquemment, nous entrons dans une période particulièrement dangereuse de l’histoire de notre planète.

Alors que les conflits font rage dans plusieurs régions de notre monde, les pays les plus vulnérables seront confrontés à des crises humanitaires croissantes en cette nouvelle année. De la guerre civile dévastatrice au Soudan à l’aggravation de la violence au Myanmar et à l’effondrement du gouvernement syrien, cela souligne le besoin urgent d’une attention internationale pour empêcher de nouvelles souffrances et déplacements dans ces régions. Le conflit entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) a créé la crise humanitaire et de déplacement la plus vaste et la plus rapide, avec des violations généralisées sur tous les plans et franchissant les lignes rouge que nul humain ne doit dépasser.

Celui dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’est rapidement intensifié ces dernières semaines. L’ONU affirme qu’au moins 700 personnes ont été tuées depuis le début des combats intenses à Goma, la plus grande ville de l’est du pays. Son porte-parole a déclaré que 2 800 personnes avaient été blessées lorsque les rebelles du M23 (soutenus par le Rwanda) ont pris la capitale de la province du Nord-Kivu. Le M23, composé surtout de Tutsis, affirme lutter pour les droits des minorités, tandis que le gouvernement de la RDC affirme que les rebelles cherchent à contrôler les vastes richesses minières de la région orientale.

Les groupes de rébellion armée et les soi-disant djihadistes continuent de déplacer des millions de personnes dans le Sahel. Leurs campagnes brutales ont en effet dévasté les communautés de toute la région du Sahel. Ces groupes armés ont isolé les villes. Cela a coupé des millions de personnes du reste de leur pays et interrompu l’aide vitale. Les attaques barbares contre des hôpitaux, des écoles et des communautés mettent les civils en danger quotidiennement. Le Moyen-Orient est en feu et l’évolution de la situation dans la région pose de nouveaux défis. Les différents événements récents font craindre une guerre totale dans la région.

Le retour de Trump à la Maison Blanche ouvre un nouveau chapitre dans le régime de sanctions de la coalition États-Unis/Union européenne

La spirale croissante de l’effusion de sang à Gaza, au Liban, due à l’opération de riposte israélienne sans précédent et aux frappes aériennes en cours, nous fait croire que le cycle de violence est loin d’être terminé. En Syrie, les factions islamistes radicales tentent de projeter une image de normalité alors qu’elles consolident leur pouvoir. Le point chaud le plus instable de la région reste l’escalade des tensions entre Israël et l’Iran. Alors que les alliés régionaux de Téhéran sont affaiblis ou disparus et qu’Israël s’enhardit, la possibilité d’une frappe israélienne contre les installations nucléaires iraniennes augmente. Un tel acte, probablement avec le soutien des États-Unis, pourrait déclencher un conflit régional plus vaste.

À l’inverse, Téhéran pourrait accélérer son programme nucléaire en réponse, augmentant encore les enjeux. Même si l’Iran a signé un traité avec la Russie en janvier 2025, celui-ci n’oblige pas Moscou à intervenir militairement en cas d’attaque de Téhéran. En outre, sur le plan intérieur, l’Iran est confronté à l’incertitude alors que le guide suprême, l’ayatollah Khamenei, aujourd’hui âgé de 86 ans, approche de la fin de son mandat. L’Europe est confrontée à une fragmentation et à des contradictions politiques, tandis que les États-Unis sous Trump redéfinissent leur rôle dans la politique mondiale et semblant être prêt à militariser les sanctions économiques comme jamais auparavant.

En effet, le retour de Trump à la Maison Blanche ouvre un nouveau chapitre dans le régime de sanctions de la coalition États-Unis/Union européenne. L’équipe de Trump semble déterminée à tirer parti des sanctions économiques pour faire pencher la balance en faveur de l’Amérique. Cette approche ne remplacera pas les sanctions politiques, mais elle ajoutera une couche supplémentaire à un programme déjà saturé. Il en résultera probablement un réseau plus dense de mesures économiques ciblant un cercle croissant d’acteurs, avec des implications significatives pour la dynamique du commerce mondial. En fait, les dirigeants du Canada et du Mexique ont riposté après que Donald Trump a signé une ordonnance autorisant des droits de douane drastiques allant jusqu’à 25 % sur leurs exportations vers les États-Unis, tandis que la Chine a déclaré qu’elle porterait plainte auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce après avoir également été prise pour cible par le président américain.

Les tensions entre les États-Unis et la Chine continuent de s’intensifier, alimentées par les efforts américains visant à contenir les ambitions économiques et technologiques de la Chine. Washington renforce ses alliances en Asie pour contrer Pékin. Les actions de Trump ont ouvert la voie à une guerre commerciale dommageable entre les États-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux. Trump a également menacé d’imposer des droits de douane aux pays de l’Union européenne. Et pourtant, la dépendance des nations européennes à l’égard des États-Unis en matière de leadership 3 militaire et politique s’accroît, alors même que les économies européennes continuent d’agir en tant que donateurs pour l’économie américaine.

Au cours des dernières décennies, les élites d’Europe occidentale sont passées du statut d’acteurs nationaux à celui d’appendices d’un système politique transnational centré sur Washington. Et aujourd’hui, l’Europe occidentale semble se préparer à une nouvelle guerre froide, augmentant ses dépenses militaires, sa production et fortifiant le flanc oriental de l’OTAN. L’impact de la guerre reste considérable en Europe de l’Est. La tentative de Donald Trump d’obtenir un cessez-le-feu le long des lignes de bataille ukrainiennes pourrait échouer tant que le plan américain visant à mettre fin à la guerre ignore les préoccupations sécuritaires de la Russie et ne tient pas compte des causes profondes du conflit.

Pendant ce temps, les conditions de paix posées par Moscou et énoncées par le président Vladimir Poutine pourraient rester inacceptables pour Washington, car elles signifieraient en réalité la capitulation de Kiev et la défaite stratégique de l’Occident. La prochaine rencontre entre Trump et Poutine ne signifiera pas nécessairement un dégel dans les relations américano-russes. La confrontation entre les deux puissances restera profonde et durable. Parallèlement, le partenariat entre la Russie et la Chine se renforce. D’un point de vue occidental, cette relation ressemblera de plus en plus à une coalition anti-américaine. Ensemble et sous la couverture des BRICS+, la Russie et la Chine s’opposent à la domination mondiale des États-Unis dans les domaines géopolitiques, militaire et économique.

De plus, beaucoup d’entre nous s’inquiètent aujourd’hui de l’avenir proche de l’humain et des technologies numériques. Notre préoccupation se concentre sur le pouvoir croissant détenu par les entreprises technologiques qui contrôlent les flux d’informations dans la vie des gens et sur leur potentiel à compromettre la vie privée et l’autonomie des individus. Nous estimons que la propagation de mensonges via les réseaux sociaux et autres plateformes numériques nuira aux systèmes sociaux, politiques et économiques. Le flux apparemment imparable de mensonges, de désinformation et de mésinformation en ligne est dangereux, destructeur et source de division. Il faut aussi reconnaître que l’influence des structures de gouvernance mondiale est en déclin.

Pour sa survie, l’Afrique dépend de sa capacité à s’adapter aux dynamiques changeantes…

Les décisions ad hoc motivées par les intérêts à court terme de puissances spécifiques remplacent de plus en plus les cadres traditionnels du multilatéralisme. Le déclin des institutions internationales érode le degré d’ordre dans les relations mondiales. La dynamique régionale et les liens de bon voisinage deviennent de plus en plus critiques à mesure que les pays donnent la priorité aux préoccupations immédiates plutôt qu’à une coopération mondiale plus large.

Le monde est effectivement en transition. Les tendances de 2025 dressent le portrait d’un monde en mutation. La domination du court terme, la montée des rivalités régionales et les ambitions 4 des dirigeants individuels remodèlent l’ordre mondial. Les institutions internationales traditionnelles continuent de perdre de leur pertinence, tandis que les alliances régionales gagnent en importance dans un environnement de plus en plus fracturé. L’absence d’un leadership mondial clair et la rivalité croissante entre les nations pourraient conduire à des relations internationales imprévisibles et à un risque accru de conflits. Notons également que l’Afrique et l’Occident font face à des changements de culture sociale et politique.

L’extrême droite et l’extrême gauche mènent une guerre contre le libéralisme en Occident. Ils sont sans doute en train de gagner cette guerre et les libéraux ne semblent pas avoir une bonne défense. Il va sans dire que la vague croissante de mécontentement des Africains à l’égard de l’Occident se fait sentir sur tout le continent et dans le reste du monde. Les Africains semblent être décidés à faire face à leurs responsabilités et leur destin. Le monde est loin d’être à l’équilibre. Enfin, nous nous posons la question de savoir qui agira pour provoquer le changement positif nécessaire pour résoudre tous ces problèmes évidents.

La paix viendra sûrement un jour, mais seulement grâce à des efforts continus, à la résilience et à une concentration claire sur les objectifs à long terme. Pour l’Afrique, la survie dépend de sa capacité à s’adapter aux dynamiques changeantes tout en maintenant la stabilité intérieure et l’influence régionale en tant que pays non alignés.

Cheick Boucadry Traoré

Leader politique

Source : Le Matin
Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct