Le réseau Kayira existe depuis près de trois décennies et les travailleurs vivent dans une misère impénitente. Et, à bien observer les choses, l’on voit que cette situation semble bien profiter à Oumar Mariko qui s’en sert pour toujours mieux conforter sa position politique et économique sur la scène publique. Pendant ce temps, les travailleurs des stations Kayira, partout dans le pays et toutes catégories confondues, croupissent dans une indigence des plus massacrantes, et ce,sans la moindre assurance sociale.
Ils sont, en effet, des centaines d’ex-travailleurs des chaînes de radio Kayira, à avoir claqué la porte aux différentes stations où ils exerçaient. Certains y ont travaillé pendant près de 20 ans sans aucune avancée sociale. A force d’espérer un lendemain meilleur et finir ensuite par se retrouver face au plus total des désespoirs, de nombreux travailleurs des stations Kayira n’ont eu autre choix que d’y rester accroché et attendre leur dernier soupir.
Tous y sont convaincus que la vie à Kayira, est un véritable enfer et ne cherchent, pour la plupart, qu’une « meilleure opportunité » pour y disparaître pour de bon.Rares sont ceux parmi les travailleurs qui soient officiellement inscrits à l’INPS et avec un salaire décent. Par ailleurs, c’est à voir s’il existe au sein des stations Kayira, un seul employé qui se dise pleinement satisfait de sa situation malgré toutes les années qu’il eût passées en service.
En plus de conditions sociales extrêmement pathétiques, les conditions matérielles de travail laissent également à désirer. Comment comprendre, par exemple, qu’après environ 3 décennies d’existence, même la station centrale des radios Kayira qui est basée Bamako, ne soit jusqu’ici dotée d’aucun groupe électrogène ? Chaque fois qu’il y a coupure d’électricité, la radio est obligée de cesser d’émettre pendant tout le temps que va durer le délestage.
Le boss de l’ensemble du réseau, Oumar Mariko, n’a presque jamais rien fait pour améliorer les conditions matérielles dégradantes des stations, à fortiori, s’employer à régulariser la situation sociale de ceux grâce à qui elles fonctionnent. Pourtant, Dr. Oumar Mariko s’est toujours réclamé de l’idéologie marxiste-léniniste, une doctrine foncièrement opposée à toute forme d’exploitation humaine, mais lui exploite bel et bien les travailleurs des radios Kayira sans état d’âme.
Oumar Mariko ne cesse de se proclamer « fervent défenseur des droits des opprimés » ou « intrépide justicier social », mais occulte habilement le fait que lui-même maintient constamment ses « sujets kayira » dans la plus déshumanisante des conditions. Comment comprendre que malgré les 30 ans de vie de la radio Kayira, il soit encore très difficile pour un travailleur de toucher plus de 40.000 FCFA comme salaire mensuel. Pourtant, nombreux parmi ceux-ci, même avec leur diplôme de maîtrise ainsi que leur nombre d’années de service dans la boîte, continuent de vivoter tandis que Mariko, lui-même, s’enrichit chaque jour.
Il est enfin temps qu’Oumar Mariko explique clairement aux maliens comment il gère, lui-même, ses propres employés, avant de prétendre vouloir diriger toute une République.
Moulaye Diop
Source : Le Point du Mali