La presse malienne n’a jamais traversé une passe aussi dramatique, une tragédie qu’incarne l’association la plus représentative des journaux. L’Assep, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, continue malheureusement de se complaire dans les travers d’un bicéphalisme qui la discrédite autant qu’elle la rend inapte aux combats les plus utiles.
Ses tendances inconciliables poussent l’hostilité au point de reléguer aux oubliettes leur raison d’être et leur vocation les plus rudimentaires : les intérêts d’un secteur qui tire le diable par la queue et dont la disparition progressive s’apparente à une euthanasie. En tout cas, c’est au nez et à la barbe de cette association historique – et probablement avec sa caution – que les organes de presse sont injustement sevrés des subsides annuels que l’Etat leur accorde en appoint, à un moment où ils subissent de plein fouet le contre-coups de la disette financière qui s’abat sur le pays. Ça n’est pourtant pas faute de décaissement car les aides à la presse s’accumulent à la Maison de la Presse depuis quatre années consécutives. Il y a une année, les montants successifs mobilisés se chiffraient à plus de 200 millions que la Maison de la Presse a reconnu avoir carottés dans des proportions qu’on ignore au nom de ses propres besoins de fonctionnement. Cette pratique s’est probablement installée dans la tradition puisque cette année encore la faitière des associations de presse est étrangement muette comme une carpe sur le montant décaissé pour le compte de ses membres auprès du donateur ainsi que sur les proportions de son libre-service. Et dire pour lui réclamer des comptes il ne saurait se trouver des voix plus autorisées que l’Assep divertie par les tiraillements internes qui profitent allègrement à la Maison de Presse, si celle-ci n’entretient la tragédie qui l’affecte.
La Rédaction
Le Témoin