IBK avait séjourné en France, la semaine dernière, pour deux motifs. Le président de la République a en effet représenté le Mali à une rencontre mondiale sur le climat, puis au sommet des pays membres du G5 qu’il préside. C’est là aussi le hic car on peut se demander à juste titre qui est réellement le premier responsable de cette organisation de pays sahéliens. Initiée par la Mauritanie, le Burkina, le Mali, le Sénégal et le Niger pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel par la fédération de leurs efforts, elle est de plus en lui phagocytée par le président français, qui s’impose comme le vrai chef de l’organisation. Un retour – sinon à la colonisation – tout au moins au pré-carré français qu’on fait mine de circonscrire ? En tout cas, Emmanuel Macron s’illustre depuis la création du G5 comme le principal capitaine du bateau sahélien. Après le lancement des forces conjointes où il a joué le rôle de donneur de leçons à ses ‘pères’, pardon !, «ses pairs», le revoilà à la manœuvre avec l’initiative de convier les 5 chefs de l’Etat dans son pays comme pour prouver une fois de plus qu’il est incontournable dans le déblocage des problèmes de financement auxquels l’organisation est confrontée. La moisson a été certes belle en France avec la générosité saoudienne et des Émirats Arabes, mais vilaine était la condescendance qui consiste à faire parrainer la levée de fonds par la France et en dehors de la zone directement concernée par le mal à conjurer.
La voiture de la paix entre IBK et Tréta
Rattrapé par une succession d’impairs et une sorte de guigne, le président IBK a fini par jeter un coup d’œil vers sa famille politique qu’il boude depuis quelques temps en lui préférât la proximité des organisations religieuses. C’est ainsi qu’au lendemain du scandale des hectares du Maouloud, il a tenté de freiner la dérive en rencontrant les membres du Bpn-Rpm, un organe du parti qu’il confond visiblement avec la personne du président BocariTreta, le ministre vidé du gouvernement pour des désidératas. La rencontre s’est tenue samedi et aura été, à en croire nos sources, une véritable fumée de calumet entre le résident de Sebenikoro et son ancien ministre de l’Agriculture. Pardon !, ce n’était pas du calumet mais plutôt un véhicule flambant neuf sans fumée qu’IBK a gracieusement offert au PCA de la BMS, affirme notre source. Histoire de taire les bruits de grincements de dents susceptibles d’affecter une éventuelle candidature à sa propre succession ? Seulement voilà : Tréta vient s’ajouter à un grand cercle de proches d’Ibk ayant bénéficié d’une générosité similaire aux dépens du patrimoine nationale car les voitures distribuées par le chef de l’Etat relèvent de l’aide logistique faite au Mali dans le cadre de l’Afrique-France et de la conférence des parlementaires de l’OCI.
Impuissants face aux nuisances
On ne se lasse jamais de parler de la Conférence mondiale sur la planète et de la partition que le Mali peut y jouer en tant que pays qui ne rate jamais les rendez-vous sur l’environnement. Chaque convergence planétaire est l’occasion pour notre pays de déployer une puissante vague d’acteurs étatiques et non-gouvernementaux de ce secteur dans les pays d’accueil de la COP. Un déploiement inutile et d’autant peu pertinent que les délégations maliennes sont plus budgétivores qu’elles ne contribuent au changement de la tendance. Nous évoquions récemment le cas des déchets plastiques que notre pays est incapable de combattre en dépit d’une loi d’interdiction de leur importation et de leur production. Il convient d’y ajouter également l’existence d’une autre loi sans effet, en l’occurrence la législation relative aux nuisances. En dépit de son adoption par les députés depuis la deuxième législature, les voitures fumantes continuent de polluer l’atmosphère et l’environnement immédiat des Maliens et on doit en subir davantage avec la transformation du pays en poubelle des moteurs Diesel en voie de disparition en Europe. Pendant ce temps, au Sénégal voisin l’Etat réussit l’exploit depuis une décennie environ à préserver la santé des populations par l’interdiction d’importer les engins d’un certain âge.
Orange Money’ ou les brèches ouvertes à l’arnaque
En plus de livrer une concurrence déloyale aux Banques et d’outrepasser son cahier des charges par l’organisation de jeux de hasard, Orange est en passe de s’illustrer comme l’opérateur le moins crédible et le moins fiable en transfert d’argent. Chaque kiosque pourrait être un créneau d’arnaque au profit d’agents que l’opérateur ajoute à sa création d’emplois mais qui n’ont d’autres rémunérations que leurs ristournes sur les montants transférés. Beaucoup d’entre eux avaient tiré parti de l’indulgence d’une certaine clientèle disposée à abandonner des jetons aux agents qui n’ont comme par hasard jamais de monnaie. Mais il semble que depuis quelques temps ils ont changé de fusil d’épaule face à la résistance de la clientèle. Pour grappiller des sous aux usagers d’Orange-Money, il arrive désormais que les dépôts opérés en présence de la personne soient contestés au niveau du retrait à la destination, au prétexte de s’être trompé de montant. En complicité avec le réseau-mère, le destinataire de parvient jamais toucher l’envoi tant que l’expéditeur ne l’a pas complété ou accepte que le retrait se fasse sur la base la somme déduite de ce que l’agent considère comme un surplus.
La Rédaction
Le Témoin