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Question Africaine 19 : Alpha Blondy et Tiken Jah, comment pourraient-ils influencer positivement les choses ?

Mon ami,

Comme tu le sais, tout bon faiseur de reggae est un militant des causes humaines. Cela n’étonne guère, car le reggae est une philosophie de vie au quotidien et la musique du rastafarisme alternatif. En fait Marcus Gavey a été suivi quand il a demandé aux Noirs d’abandonner le Dieu d’Isaac et de Jacob – Dieu des esclavagistes – pour prier celui d’Éthiopie. Hailé Sélassié , “la puissance de la trinité” devint ce Dieu des Noirs quand, en 1930, Tafari Makonnen s’attribua ce nom lors de son sacre en tant que Negusse Negest d’Éthiopie. La Prophétie de Gavey venait de d’accomplir avec le “descendant de Salomon”.

Dans sa vogue et dans sa vagues spirituelles, le rastafarisme avait pour musique le reggae qui diffusait son message d’émancipation black dans une Jamaïque en quête d’indépendance, chose qui advint en 1962. Bob Marley popularisa le reggae qu’il diffusa dans le monde entier. Voilà comment cette musique arriva en Côte d’Ivoire.

Un soir, à l’émission Première chance en 1982, RFK lança un certain Alpha Blondy ! C’était Seydou Koné qui sautait sur toute la scène en chantant “Brigadier Sabari”. Une star venait de naître. 18 albums plus tard, l’auteur de Jah Glory est une méga star de 66 ans que beaucoup prennent plus pour un jamaïcain que pour un Ivoirien bon teint.

En 1996, Tiken Jah lança Mangecratie. Dans la Cote d’Ivoire troublée par l’après Houphouët-Boigny, l’artiste demandait que “les hommes politiques enlèvent nos noms (population) dans leur business” parce qu’on “avait tout compris”.

Succès après succes, Blondy, Tiken et bien d’autres, ont fait d’Abidjan la seconde capitale mondiale du reggae après Kingston et avant Londres. Aujourd’hui, les deux méga stars sont passées maîtres dans l’art d’influencer le débat politique en Cote d’Ivoire et en Afrique. Leurs points de vue sont attendus. Ils les donnent, chacun selon son style, avec un Tiken plus incisif et intraitable sur les questions de démocratie et d’alternance du pouvoir. Alpha, lui, prend plus de gant.

Sauf que voilà, les deux super etoiles n’osent pas oser deux actions qu’on aurait pu espérer d’elles :
1- faire ensemble un concert pour le bonheur du reggae. Il semble Blondy et Tiken s’évitent et se défient pour le leadership national du reggae. Ils sont déjà planétaires pourtant.

2-Même s’ils se réclament tous de Bob, aucun d’eux n’a jamais pu rassembler deux hommes politiques pendant les heures chaudes. Bob Marley l’a fait le 22 avril 1978 au One Love Peace Concert avec Michael Manley et Edward Seaga. Et c’est sans doute ce qui fait de lui la légende absolue.

Que pensez-vous des interventions de ces deux stars dans le débat politique dans leur pays et en Afrique à l’approche du tournant de 2020 dans l’ex-AOF ? Qu’espérez-vous d’elles ?

C’est une question africaine ouverte. Vos avis nous intéressent.

 

afrikmag

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