L’Ambassade algérienne à Bamako (Mali) a été prise d’assaut, le 12 mars 2018, par des centaines de maliens expulsés d’Algérie dans des conditions inhumaines.
Ces jeunes expulsés maliens très en colère contre les autorités algériennes se sont attaqués à tout ce qu’ils trouvaient sur leur passage et ont même mis le feu à l’Ambassade algérienne.
Ainsi, à coups de jets de pierres, ces ressortissants maliens ont brisé les vitres de fenêtres, des ampoules et des caméras de surveillance et ont arraché les barrières en fer, lançant un signal fort à l’endroit des autorités algériennes qui leur imposent des conditions de vie inhumaines dans leur pays. Pis, ont déploré les manifestants, même au moment de leur rapatriement, ils sont maltraités par les autorités algériennes.
Cette réaction de maliens expulsés d’Algérie dans des conditions inhumaines intervient au moment même où de nombreuses ONG’s alertent l’opinion internationale, protestant contre autorités algériennes suite au traitement dégradant et cruel subi par les réfugiés subsahariens qui affluent en grand nombre en Algérie ces dernières années.
Ces manifestants font partie des milliers de subsahariens dont de nombreux maliens qui avaient été arrêtés, puis expulsé par Alger. En effet, Alger se livre à une chasse aux subsahariens en état de déshérence. Entassés dans des moyens de transport de fortune, sans nourriture et dépossédés de leurs maigres économies, en proie au froid et à la faim, ces “pestiférés” seront parqués comme des bêtes sauvages, dans des camps, avant d’être jetés hors des frontières.
Cette situation intervient au moment même où la France s’apprête à renvoyer au bercail des milliers d’Algériens en situation irrégulière au pays de Bouteflika.
En effet, ils sont plus de 10 000 ressortissants algériens dont 484 mineurs à être en situation irrégulière en France et font actuellement l’objet d’une procédure d’expulsion vers leur pays d’origine, l’Algérie.
Au final on peut affirmer qu’à l’inverse du Maroc ou de la Tunisie, pays de grande tradition d’accueil et modèle d’intégration à l’échelle africaine, l’Algérie, hélas, a emprunté la voie du rejet, de la xénophobie et de l’ostracisme.
Farid Mnebhi.
La rédaction