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Quel est le bilan des opérations françaises ?

AU SAHEL

L’opération Serval a mis fin aux sanctuaires djihadistes au Mali, et a permis le retour à l’ordre constitutionnel. En août 2013, le président Ibrahim Boubacar Keita a été démocratiquement élu. Le pays, depuis, tente de se reconstruire.

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Mais trois ans après le début de l’opération Serval, l’armée malienne n’est toujours pas en état d’assurer la sécurité du pays. La force africaine a été remplacée par une force onusienne. Le projet d’une Afrique prenant en charge sa sécurité est loin d’être atteint.

Sur le plan sécuritaire, l’opération Barkhane contient l’expansion des islamistes dans le Sahel mais elle ne les a pas éradiqués. Le Mali est toujours la cible des djihadistes. On assiste même, depuis le début du mois de janvier, à un déplacement des attaques du nord vers le centre et le sud du pays, comme on vient de le voir spectaculairement vendredi 20 novembre à l’hôtel Radisson de Bamako. Désormais, il n’existe plus aucune zone qui échappe à la puissance de frappe de ces groupes.

Le grand projet de réunir une coalition internationale pour envahir la Libye a échoué. La France n’a pas su convaincre la communauté internationale. Ce n’est plus à l’ordre du jour de son agenda depuis le printemps dernier.

Le principal bénéfice direct que la France retire de sa présence dans le Sahel est diplomatique. Serval lui a apporté un immense prestige auprès des pays africains. Elle est apparue à leurs yeux comme la seule puissance capable de les protéger des attaques djihadistes. Les liens entre le continent et l’Hexagone se sont considérablement affermis. À l’ONU, la France peut compter sur ses alliés africains pour faire entendre sa voix. Et sur le plan économique, elle espère tirer profit de son engagement militaire.

 

AU PROCHE-ORIENT

Si le nombre de frappes alliées sur l’Irak n’a cessé d’augmenter depuis début 2015, les résultats sur le terrain se font attendre. En Irak, la progression de Daech a été enrayée, mais l’armée irakienne ne semble pas encore en mesure de reconquérir les zones tenues par le groupe djihadiste.

En Syrie, la France a mené ses premières frappes le 27 septembre 2015, deux semaines avant les attentats du vendredi 13 novembre à Paris, parce qu’elle avait été avertie que Daech préparait une attaque majeure contre la France. Elles avaient ciblé deux centres d’entraînement de djihadistes susceptibles de mener des attaques en Europe. Les cibles ont ensuite été élargies à des sites pétroliers exploités par Daech.

Le 15 novembre, dix chasseurs bombardiers français ont largué 20 bombes, sur le fief de Daech à Raqua, dans le nord de la Syrie. Un poste de commandement utilisé comme centre de recrutement djihadiste et dépôt d’armes et de munitions ainsi qu’un camp d’entraînement ont été détruits, annonçait le ministère français de la défense.

Mais le gouvernement, qui devrait recueillir demain une très large majorité pour la prolongation des frappes aériennes en Syrie, continue d’exclure toute intervention militaire au sol. Or, estiment les experts, les frappes aériennes qui ne sont pas utilisées directement en appui de troupes au sol ayant envie de se battre et guidées par elles, sont peu efficaces.

Laurent Larcher, Marianne Meunier, Agnes Rotivel et Olivier Tallès

Source: La Croix

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