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Quatre jeunes entrepreneurs racontent le difficile environnement de l’entreprenariat au Mali

Dur d’être jeune entrepreneur au Mali. Quatre jeunes entrepreneurs maliens ont expliqué comment il est difficile d’être jeune et entrepreneur au Mali lors d’une conférence à Expert Labs, situé à Garantiguibougou, sous le thème « les révélations qui changent votre vie ».

 

Des difficultés du départ aux opportunités qu’il faut saisir : les conférenciers se sont lâchés sur tout le samedi 17 août 2019. «Pour pouvoir entreprendre au Mali, il faut être un dur », a commenté d’entrée de jeu Moussa Doumbia, 23 ans, promoteur de Buguni, une entreprise de production de jus naturels.

Le projet de Moussa Doumbia a été soutenu par les Allemands en 2017(GIZ) comme meilleur plan d’affaires lors d’un concours. Depuis, ses jus de mangue, de Balanites(Zèkènèn) et de fruit du rônier(Sébé) sont commandés sur des marchés importants dont ceux d’Allemagne.  «Ce sont des jus thérapeutiques, c’est surtout bon pour les hommes», a-t-il déclaré pour amuser l’auditoire composé de jeunes.

Le jeune entrepreneur qui a étudié à l’IPR de Katibougou a accepté de se lancer à l’eau sans aide. «J’ai commencé avec ma bourse d’études ; il ne faut compter sur personne, pas même sur vos parents », a-t-il conseillé. Moussa se souvient surtout des commentaires peu encourageants de la part de ses proches qui ont douté du projet avant qu’ils ne voient ses résultats plus tard.

Abondant dans le même sens, Aissata Ibrahim, la promotrice de la plateforme de vente en ligne Iparila, reconnait qu’il faut s’armer de patience pour ne pas être atteint par les commentaires négatifs qui peuvent venir de la famille ou de l’entourage.

Elle s’est plutôt lancée dans la vente des vêtements en Bogolan et des accessoires d’habillement inspirés de l’artisanat local. «Au début, je n’avais pas de nom pour mon entreprise mais chaque fois que je sortais habillée en bogolan, les enfants disaient dans la rue Iparila. C’est comme ça que j’ai choisi un nom », a-t-elle rappelé.

Entreprendre, c’est aussi une question de confiance comme l’enseigne si bien N’Tji Doumbia, directeur de Camit Coaching, une entreprise spécialisée dans le développement personnel. Témoignant sur son propre cas, N’Tji a laissé entendre qu’au départ il lui a fallu beaucoup lire pour vaincre sa timidité. Ayant suffisamment appris, il aimait réunir les jeunes du quartier à la maison pour des séances d’entrainement en conférence. C’est après toutes ces étapes qu’il a été remarqué par des établissements d’enseignement supérieur, lui qui est par ailleurs détenteur d’un Master en Droit.

L’entrée dans le monde de l’enseignement lui a ouvert des portes. Ainsi, il décida de créer son entreprise pour accompagner les entreprises et les organisations non gouvernementales dans leurs prises de décision.

Son domaine n’est pas loin de celui de Makan Sacko, directeur de Sahel Analytic, entreprise spécialisée dans la collecte des données. Des données qui servent à construire un ensemble d’informations susceptible d’aider les entreprises et les services à mieux mener leurs actions sur le terrain.

Tous les conférenciers étaient unanimes sur un fait. Que ce soit des services ou des entreprises manufacturières, il est dur d’être jeunes entrepreneurs au Mali. Pourtant des jeunes se battent pour briller sur le marché du travail sans aide publique. Cette conférence s’est tenue grâce à la volonté des jeunes qui ont cotisé pour l’occasion.

 Le Républicain

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