Incapable de répondre efficacement aux attentes des populations vulnérables en cette période de soudure, le commissaire à la sécurité alimentaire, Kassoum Dénon n’a trouvé mieux que de s’immiscer dans le conflit qui oppose les syndicats au PDG de l’Office des produits alimentaires du Mali (OPAM). Du moins, selon ce que rapportent des sources internes.
Plus rien ne va à l’OPAM et le Commissaire à la sécurité alimentaire en a rajouté à la vive tension qui couve au sein de l’entreprise. En visite dans les locaux de l’OPAM, le vendredi dernier, Kassoum Dénon, selon nos sources, n’aurait trouvé mieux que d’insulter et de prendre position pour le PDG, Youssouf Maïga, dans la guerre ouverte qui l’oppose aux syndicats de la boite.
En effet, nos sources rapportent que le Commissaire à la sécurité alimentaire a tenté d’intimider le personnel en ces termes : « Il est temps que le désordre et les velléités syndicalistes s’arrêtent. Le PDG est le seul maître à bord. Il est libre de faire ce qu’il veut. Celui qui va à l’encontre de ce qu’il dit serait muté.» Et Dénon d’ajouter, comme pour narguer les travailleurs, que Youssouf Maïga est très compétent. Tel un griot.
Il n’en fallait pas plus pour frustrer toute l’assistance, choquée et abasourdie par les propos de Kassoum Dénon, insistent nos sources. Si l’un des leaders syndicaux, en la personne de Bacari Sounfountera, et le PDG n’ont pas voulu commenter le scandale, le Commissaire à la sécurité alimentaire, par le biais de sa chargée de communication, nie les faits. Notre interlocutrice a précisé en effet que le Commissaire est allé à l’encontre des travailleurs de l’OPAM pour les féliciter de la réussite d’opérations qu’ils ont réalisées avec succès. Aussi, assure-t-elle, Dénon leur a parlé en chef d’entreprise et en rassembleur. La communicante du CSA ajoute que son patron ne souhaiterait pas être cité dans la guerre des tranchées entre les syndicalistes et le PDG de l’OPAM. Parce qu’il n’aurait de préférence pour un camp.
Pour sûr, cette attitude de Kassoum Dénon n’est pas nouvelle pour qui connaît l’homme et son parcours, de l’Office riz de Ségou au Commissariat à la sécurité alimentaire, en passant par l’Office du Niger et le ministère de l’Agriculture. Le langage cru et révoltant est son propre. C’est lui, Dénon, au cours d’une réunion avec les coopératives des producteurs de l’Office du Niger, qui tapait du poing sur la table et menaçait les paysans de les chasser des terres si la redevance eau n’était pas payée. C’est également lui, qui affirmait au personnel du CSA, lors de sa prise de fonction, qu’il n’était venu à la tête du CSA pour partager ses responsabilités.
Sa moralité et son talent de gestionnaire, un tour au Pôle économique, seraient édifiants. En attendant, Dénon sirote goulument son thé chinois importé, qu’il raffole. Pendant ce temps, les travailleurs de l’OPAM se concertent pour trouver la réponse adéquate à l’affront qu’ils ont subi.
Azalaï-Express