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Quand le président de la République ramène le débat politique au ras des pâquerettes

Tout ça pour ça ?  A-t-on envie de dire après le démenti formel des véritables auteurs du tract, tract  dont IBK a attribué la paternité au président du Parena, Tiébilé Dramé

ibrahim boubacar keita president malien ibk chef etat republique discoursAvec la lettre ouverte adressée au président de la République, signée par Mme Ramata Coulibaly, Djibril Koîta et Mahamadou Cissé, tous connus dans le microsome politique malien de Paris comme des femmes et des hommes sans peur et sans reproche,  le débat est clos. Mais justement,  pourquoi IBK l’a-t-il  ramené au ras des pâquerettes, se demande-t-on après sa sortie maladroite ?

La réponse est claire. Au-delà des apparences, au-delà de la sérénité affichée, Ladji Bourama est sorti très ébranlé de son séjour parisien, suite au lynchage médiatique que la presse française, dans toutes ses composantes, lui a réservé.

Si ce n’est pas la télévision F2 qui montre comment la France a libéré le Mali, cinquante ans après son indépendance, c’est Médiapart qui se rappelle à nos beaux souvenirs, en titrant : « Le président malien est cerné par les juges anti-corruption en France », réaffirmant ainsi son indépendance du pouvoir politique.

Ou bien c’est Pierre Boilley, professeur émérite d’histoire d’Afrique contemporaine à l’université Panthéon-Sorbonne  qui dans une interview accordée à « Libération »,  est sans équivoque dans son analyse sur la situation actuelle de notre pays : « Cela fonctionne bon an mal an, mais on sent un mécontentement latent, qui ne s’exprime pas violemment. Il y a des rumeurs d’affaires. Par exemple, le Parena (Parti pour la renaissance nationale)  a dénoncé un système de surfacturation à propos de l’histoire des «1 000 tracteurs» livrés par le pouvoir aux agriculteurs sur tout le territoire… Sans se prononcer sur cette affaire, on peut se demander ce qui s’est vraiment passé. Mais on ne peut qu’observer qu’en matière de lutte contre la corruption, les avancées sont minces »

Cela suffit à IBK  pour sortir de ses gonds et accuser  Tiébilé Dramé de lui avoir pourri son séjour parisien. Dans tous les journaux sérieux de l’Hexagone, si on ne citait pas le président du Parena, on rappelait la pertinence de ses analyses ou les scandales financiers qu’il a mis sur la place publique…

Et la goutte d’eau qui a débordé le vase, fut la conférence de presse au cours de laquelle tous les journalistes français ont décidé, comme un seul homme, de donner la priorité à la question que chacun d’entre eux voulait poser, à savoir les relations équivoques qui existent entre le président malien et le « Parrain des parrains », Michel Tomi. Obligeant ainsi François Hollande à jeter son nez dans ses notes dans un premier temps,  avant de  chercher IBK (son hôte) du regard pour lui faire signe qu’il n’était pas obligé de prolonger ses dénégations.

C’est donc un Ladji Bourama touché dans sa dignité qui a quitté Paris et à qui il fallait trouver quelqu’un pour faire  passer « sa » honte comme on le dit chez nous. Et Tiébilé Dramé était bien la tête de tur(c désignée. Le pauvre !

Non satisfait de sa bourde, il a entrainé  le gouvernement dans cette galère en lui demandant de venir à sa rescousse. Créant  du coup, un débat de caniveaux au lieu de répondre aux vrais défis que rencontre le Mali d’aujourd’hui et qui ont pour corolaire chômage, cherté de la vie, insécurité.

Ce n’est tout de même pas la faute de Tiébilé Dramé si le juge Tournaire et le Vérificateur général ont incriminé les marchés d’achat de l’avion dans lequel Gaffa Joli le bras–droit de Tomi a touché 2 milliards de commissions occultes, les contrats liés à la protection d’IBK payés par avance par un chèque du PMU camerounais dans lequel Tomi est actionnaire pas plus que les conditions opaques dans lesquelles des sociétés chinoises se sont implantées au Mali, six marchés autour desquels flotte une odeur pestilentielle de corruption et de bakchichs.

Les Maliens veulent des réponses claires à ces faits de corruption gravissimes qui ternissent aujourd’hui l’image de leur pays. Ce sont là des questions de fond. Ils ne veulent pas de débats de caniveaux.

source : Bamada.net

 

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