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Quand IBK se trompe de priorité

« Héritant » d’un pays qui se relève à peine d’une crise multiforme qui l’a, durant des mois durant mis à genou, Ibrahim Boubacar Keita semble être dépassé par les événements. Pour s’en sortir, il tente de distraire les Maliens par des discours, des déclarations fracassantes et une rigueur  restée jusque-là, théorique. Sa dernière trouvaille a été d’engager des poursuites contre ATT, son prédécesseur  pour « haute trahison » alors que les véritables défis de l’heure sont nombreux. Et les attentes pressantes des populations, reléguées au second plan.«  Qu’il arrête de nous divertir avec des beaux discours, son tapage médiatique et  ses belles paroles et promesses. Il a été élu pour un objectif bien déterminé qui est la résolution définitive de la crise du nord, l’amélioration des conditions de vie des Maliens…. ».

 

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Le point de vue de cet enseignant  rejoint celui de l’écrasante majorité des nos concitoyens, partagés entre doute et espoir.

 

 

En effet, Ibrahim Boubacar Keita est arrivé à la tête d’un pays où, beaucoup de chantiers l’attendaient. Notamment, la résolution définitive de la crise du nord, l’amélioration des conditions de vie des populations, la mise en place d’une armée  capable d’assurer  sa mission régalienne de sécurisation des personnes et de leurs biens, la défense de l’intégrité territoriale, la lutte contre la corruption, l’impunité, la restauration de l’autorité d’Etat, etc….

 

 

Ibrahim Boubacar Keita, dans cette perspective, a pris des décisions que d’aucuns ont salué comme étant des pas dans la bonne direction. Et aussi, la matérialisation, dans les faits, de ses promesses de campagne selon lesquelles, il va mener une lutte implacable contre la corruption, le respect de la loi, etc…

 

D’abord, il a « délogé » les ex-putschistes du camp Soundiata de Kati qui était presque devenu une République dans la République, après une mutinerie des soldats de cette ville- garnison.

 

 

Après cette action que beaucoup ont saluée, l’interpellation et l’inculpation du Général Amadou Haya Sanogo dans l’affaire dite des bérets rouges a été aussi saluée par la majorité de la population car, « nul n’est au dessus de la loi et force doit toujours revenir à la loi ».

 

 

Ibk dans sa volonté effrénée de traduire ses promesses de campagne quand à la lutte implacable contre  la corruption qu’il a promise aux Maliens a touché le secteur de la justice. Un secteur aujourd’hui miné par la corruption.

 

 

Ainsi, plusieurs magistrats soupçonnés de concussion ont été pris et placés sous mandat de dépôt. Comme pour dire que personne n’est au dessus de la loi. Même ceux qui sont chargés de dire le droit.

 

 

Cela, une fois de plus a été  bien accueillie par la population qui voit dans cette action, la volonté inébranlable du Chef de l’Etat de mettre de l’ordre dans la famille judiciaire, de redorer le blason de la justice afin que celle-ci  jouisse à nouveau de la confiance des justiciables. Car nombreux sont ceux qui avaient perdu  tout espoir dans cette justice où les justiciables se plaignent à longueur de journée des verdicts rendus.

 

 

L’arrestation de ces magistrats pour concussion a  ainsi jeté la « patoche » dans la famille judiciaire.

 

Et toujours dans ses ambitions de gagner la sympathie des Maliens, le président de la République, depuis son investiture tient un langage de fermeté avec les groupes rebelles touaregs.

 

 

« Tout est négociable sauf l’intégrité territoriale du Mali » ou encore « je ne négocierai pas avec des gens qui ont des armes », telles sont, entre autres, les déclarations faites par IBK. Des déclarations applaudies unanimement par les Maliens.

 

 

Mais, visiblement dépassé par le cours des événements, IBK a engagé des poursuites contre son prédécesseur Amadou Toumani Touré pour haute trahison.

 

Cette mesure, jugée inopportune par une frange importante de l’opinion publique, divise  les Maliens. D’aucuns estiment que IBK se trompe de priorité.

 

« C’est vrai que ATT doit être poursuivi pour haute trahison, mais il faut reconnaître que le moment est mal choisi par IBK. Car il fallait attendre que le pays tourne la page de la crise, que ceux qui sont venus aider notre pays partent et que ces poursuites soient en ce moment engagées contre ATT qui, est conscient du fait qu’il devrait être poursuivi », explique ce juriste.

 

Et de conclure: « non seulement, il s’agit d’une procédure de longue haleine ; mais aussi, il faudra des enquêtes, que l’Assemblée nationale où siège la Haute Cour de Justice soit préparée pour cela en amont. Car il s’agit d’une première au Mali. Et IBK a mis la charrue avant les bœufs, en engageant ces poursuites avant que toutes les conditions soient réunies ».

D. D

SOURCE: Canard Déchainé

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