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Protection des enfants : LA LUTTE CONTRE LA PROSTITUTION DES MINEURS DOIT S’INTENSIFIER

La lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants doit s’intensifier. Pour ECPAT Luxembourg, la représentation luxembourgeoise du réseau international ECPAT (End Child prostitution, Child pornography and trafficking of children for sexual purposes ou Mettre fin à la prostitution, à la pornographie des enfants et à la traite des enfants à des fins commerciales), il y a urgence à mener la réflexion sur les différents aspects de la prostitution infantile.

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L’ONG, en collaboration avec ses partenaires du tourisme, de la justice, des forces de l’ordre, du domaine médical, de la psychologie et de la psychiatrie, vient d’organiser un atelier de réflexion dont le thème était :  « Mineurs victimes de prostitution : quels engagements des intervenants de la protection de l’enfant ? ». La  rencontre a eu lieu à la Maison du partenariat Bamako-Angers.

L’atelier de deux jours a traité de l’existence du phénomène de mineurs victimes de prostitution au Mali, des circonstances  pouvant mener l’enfant à être victime de prostitution, de la corrélation entre le tourisme  et l’exploitation sexuelle des mineurs, des conséquences de la prostitution sur les enfants, du dispositif juridique existant au Mali dans le cadre de la prévention, de la protection, de la réhabilitation et de la répression des acteurs, et de la réhabilitation psychosociale de l’enfant victime.

La coordinatrice et représentante d’ECPAT Luxembourg au Mali, Mme Diakité Fabienne Grojean, a relevé que ces enfants sont enfermés dans une souffrance dont les effets les plus significatifs sont la rupture avec eux-mêmes, avec l’estime de soi, avec leur corps et avec la société. Une rupture qui les plonge chaque jour dans l’errance. L’atelier se voulait donc une occasion de réfléchir à une question éminemment récurrente et gravissime, comme en témoigne le rapport mondial de 2012 sur l’exploitation sexuelle de la fondation Scelles.

Selon la coordinatrice d’ECPAT Luxembourg, près de la moitié des victimes de la traite des êtres humains à des fins de prostitution sont des enfants âgés de moins de 18 ans (filles et garçons). C’est l’une des caractéristiques de la prostitution d’aujourd’hui où  un nombre croissant de mineurs sont exploités sexuellement. Certains de ces enfants sont victimes de trafics. Ils sont soit vendus par leurs parents convaincus d’assurer leur avenir, soit enlevés  par des proxénètes ou contraints d’assurer la survie de la famille.

D’autres viennent de milieux favorisés comme des étudiantes dans la précarité qui se font piéger par Internet, des jeunes en situation de fugue qui tombent aux mains de proxénètes, des jeunes filles qui offrent leur virginité, soumises à des relations sexuelles contre des biens non monétaires.  « La plupart de ces enfants ne reconnaissent pas la pratique prostitutionnelle mais bien plutôt une forme de débrouille rapide et sans conséquence », a constaté Mme Diakité Fabienne Grojean, ajoutant que la prostitution, quel que soit l’âge et ses formes, engendre des dégâts collatéraux comme des maladies physiques et psychique et des cas d’addiction à la drogue ou à l’alcool.

Dans tous les cas, le sort de ces enfants ne doit pas être considéré comme une fatalité. La coordinatrice d’ECPAT a donc souhaité que l’atelier fasse des recommandations concrètes afin que les acteurs de la protection de l’enfance soient conscients de leurs responsabilités et de leur rôle d’accompagnement des enfants pour que ceux-ci se réconcilient avec leur vie afin de s’ouvrir un autre avenir.

Pour Boulkassoum Cissé de la direction nationale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, des avancés ont été obtenues dans la compréhension du phénomène grâce à la sensibilisation, la formation, à la réalisation d’une étude sur le phénomène et à la mise en place d’un dispositif de prise en charge juridique, psychosociale et médicale. Invitant à faire des propositions allant dans le sens de l’amélioration de la prise en charge intégrée des victimes, il a confirmé que le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille avait déjà intégré le combat contre le phénomène dans sa politique de promotion et de protection  de l’enfant. Dans cette dynamique, le département et ses services centraux et régionaux  engageront des réflexions sur l’élaboration de plans d’actions  au niveau régional et national.

La cérémonie d’ouverture de l’atelier a enregistré la présence de l’administrateur social et sociologue au Burkina Faso, Mme Compaoré Marie Paule, et  du procureur de la République près le tribunal des enfants de Bamako, Cheick Amadou Keïta.

ECPACT Luxembourg avait déjà lancé le projet « Rompre le silence autour des enfants vulnérables et victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales ». Ce projet qui intervient dans les domaines de la prévention, de la protection et de la réhabilitation psychosociale ainsi que de la prise en charge juridique et judiciaire des enfants vulnérables ou victimes d’exploitation sexuelle à des fins commerciales, a intégré  un volet « enfants victimes de prostitution » qui privilégie la prévention.

F. NAPHO

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