Dans le cadre de la mise en œuvre de la Loi de programmation de la sécurité dont l’une des pierres angulaires est bien sûr le renforcement des ressources humaines au sein des services relevant du Ministère de la Sécurité et de la Protection civile, 459 recrues de la Protection civile viennent de boucler leur formation militaire. La cérémonie marquant la fin de la formation militaire s’est déroulée, le mardi 19 mai dernier, dans les locaux du Centre d’Instruction de Markala, en présence du Gouverneur de la région de Ségou, Biramou Sissoko, du directeur du Centre d’Instruction, le Colonel Issa Kaloga, le directeur général de la Protection civile, le Colonel major Seydou Doumbia, le directeur de la Formation ainsi que plusieurs notabilités de la ville de Markala.
Premier à prendre la parole, le directeur du Centre d’Instruction de Markala a rappelé que le Centre de Markala est un joyau qui a rendu un service aux Forces armées maliennes depuis des années. D’abord Ecole des sous-officiers, le centre a vu en son sein les premiers sous-officiers issus de l’école. Ensuite, il a servi de base de repli pour les troupes en vue de la reconquête des régions du nord en 2013. Aussi, il dira que les différentes formations des brevets d’Armes, de certificat interarmes, de recyclage, de renforcement de capacités, de spécialisation et de préparation opérationnelle avant engagement y ont séjourné. Également, précise-t-il, les différents contingents pour la Formation commune de Base en vue du recrutement au sein des Armées et Services y ont séjourné, depuis 2006 à nos jours.
Selon lui, des instructions fermes ont été données par la Direction des Ecoles militaires afin de former ces élèves pour répondre aux besoins de l’heure, afin qu’ils soient des soldats capables de jouer leur rôle dans une cellule et d’être des combattants efficaces sur le terrain. « Globalement, ces instructions sont la discipline, la disponibilité, le rendement, le savoir-être et le savoir-faire. Donc, l’encadrement a transmis des connaissances techniques tactiques. Durant les quatre mois de formation, les outils mis à leurs dispositions leur permettront d’exercer, d’être des soldats et aussi d’avoir des connaissances de base en matière de droit, du traitement des prisonniers, de mener des fouilles élémentaires pour la détection des EEI, de savoir leur statut de militaire et de la valeur qui incombe », a-t-il laissé entendre.
Quant au directeur de la Formation, il dira que la formation s’est déroulée suivant un programme élaboré sur une durée de quatre mois répartis en un volume horaire globale de 760 heures axées essentiellement sur quatre domaines, à savoir l’entrainement physique et moral, la formation militaire générale, la formation opérationnelle, ainsi que l’histoire militaire et les traditions. Et d’ajouter qu’elle a par ailleurs concerné 550 recrues dont 139 filles et 411 garçons encadrés par 65 personnels des forces armées et de sécurité, tous corps confondus dont 11 personnels féminins. Il convient de préciser qu’une recrue est décédée en cours de formation suite à une maladie réduisant ainsi l’effectif à 549 recrues.
Au cours de la formation, il est à signaler certaines perturbations liées particulièrement à la situation sécuritaire et récemment à la pandémie de Covid-19 ont limité souvent les activités extérieures dans le temps et dans l’espace. Pour sa part, le directeur général de la Protection civile, le Colonel-major Seydou Doumbia a adressé ses remerciements à l’ensemble des autorités administratives, locales et coutumières de la région de Ségou en général et de la ville de Markala en particulier, ainsi qu’à toutes les autorités civiles et militaires qui ont bien voulu honorer de leur présence la présente cérémonie, malgré le contexte de crise sanitaire lié à la Covid-19. A ses dires, cette cérémonie marquera à jamais la carrière professionnelle de ces jeunes recrues consacrant leur présentation au drapeau national, symbole de l’unité nationale et une formation militaire somme toute éprouvée et pleine d’enseignements. « La formation militaire est une obligation statutaire pour tout fonctionnaire de la Protection civile.
En effet, la loi portant statut des fonctionnaires de la Protection civile fixe la formation militaire d’une durée de quatre mois comme préalable à toute formation professionnelle », a-t-il précisé. Il a saisi l’occasion pour rendre un vibrant hommage à la haute hiérarchie militaire qui consent, depuis plusieurs années, à mettre à disposition de la Direction Générale de la Protection Civile les centres de formation ainsi que le personnel d’encadrement nécessaire pour assurer une formation militaire de qualité aux personnels de la Protection civile. « Cet acte constitue un bel exemple de complémentarité et de solidarité entre les structures militaires et paramilitaires, en vue de renforcer la cohésion entre toutes les forces en charge de la défense militaire et civile en ces temps difficiles que vit notre cher pays », s’est-il réjoui. S’adressant aux désormais élèves sapeurs-pompiers, il dira qu’ils viennent de franchir la toute première étape de leur carrière professionnelle qu’il espère longue et fructueuse, mais le chemin à parcourir reste encore très long. « Vous devez, à tout prix, maintenir les acquis de cette formation que sont la discipline militaire et l’endurance physique qui sont indispensables non seulement pour la formation professionnelle que vous allez entamer dans les plus brefs délais, mais aussi pour le reste de votre carrière de sapeur-pompier », a-t-il conclu.
Boubacar PAÏTAO
Source : Aujourd hui-Mali