Il émane de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali qui demande la tenue des élections communales, régionales et du District dans un bref délai
L’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali a publié, samedi, son « rapport d’alerte » sur les élections communales, régionales et du District de Bamako. Ce rapport a été commenté au cours d’une conférence de presse animée par le président de l’Observatoire, Ibrahima Sangho, au siège de la structure à l’ACI 2000.
Dans son document, l’Observatoire dénonce la décision du gouvernement de proroger quatre fois de suite le mandat des élus locaux. Ce qui leur donne un mandat de sept ans au lieu des cinq réglementaires.
Les reports consécutifs ont pour motif commun l’absence de l’administration dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal, et dans certaines localités de celle de Mopti, la nécessaire participation des réfugiés et des déplacés aux échéances électorales et la recrudescence du banditisme et de l’insécurité sur l’ensemble du territoire national du Mali, a noté le conférencier.
« Le quatrième report des élections communales, régionales et du District de Bamako a amené les pouvoirs publics à mettre en place une commission chargée de réfléchir sur la nouvelle loi électorale. Cette commission est composée uniquement de représentants des partis politiques. La société civile a été superbement ignorée », a critiqué Ibrahima Sangho.
Pour lui, « un processus n’est crédible que si tous les acteurs et groupes cibles concernés le comprennent et s’impliquent de façon active et responsable ». De son point de vue, les organisations de la société civile malienne ont bénéficié de ressources financières insuffisantes pour réaliser de véritables activités de sensibilisation et d’information susceptibles de mobiliser l’ensemble des Maliennes et Maliens autour des élections communales et régionales.
« A ce jour, le ministère de l’Administration territoriale n’a produit aucun chronogramme pour les élections communales, régionales et du District. La classe politique, quant à elle, n’a posé aucun acte pour déplorer cet état de fait préjudiciable à la démocratie dans notre pays », a déploré le président de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali.
Mais l’Observatoire ne se contente pas de critiques. Il fait des recommandations parmi lesquelles la publication « sans délai » d’un nouveau chronogramme électoral pour les élections communales et régionales, la relecture, la promulgation et la vulgarisation dans un « bref délai » d’une nouvelle loi électorale, la tenue des élections communales et régionales dans un « bref délai » ou encore la mise en place d’un cadre permanent et opérationnel de concertation entre le gouvernement et les organisations de la société civile.
L’observatoire souhaite aussi « une véritable implication de l’État » dans la sécurisation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national.
B. COULIBALY
source : Essor