Le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, dans interview accordée à France 24 et RFI, lundi 10 février, à Addis-Abeba a annoncé pour la première fois l’ouverture d’un dialogue avec les chefs jihadistes Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa. Mais il s’est aussi prononcé sur le sentiment anti français entretenu par certains politiques proches de lui.
À la question de savoir s’il n’y a pas un double langage au plus haut niveau de l’État malien, et si les Français ne servent pas de bouc émissaire aux insuffisances de l’État malien. Car on constate depuis plusieurs mois, qu’il y a des manifestations anti-françaises à Bamako portées par des leadeurs d’opinion comme le chanteur Salif Keïta, y compris par des députés de son propre parti, RPM (allusion faite au député Moussa Diarra), IBK a été on ne peut plus clair.
« Je pense qu’Emmanuel Macron me connaît et m’estime assez pour penser que je ne veux pas aller dans la duplicité et que je ne vais pas passer par ce genre de subterfuge pour lui dire ce que je n’aurais pas le courage de lui dire », a laissé entendre le Président IBK, rappelant qu’il ne faut pas que l’on gonfle les choses. « Quant aux députés de la majorité, ne gonflons pas les choses. Un député de la majorité, un ex-député de la majorité, en rupture de ban, peut s’égayer et dire ce qu’il veut », poursuit IBK.
« Vous parlez du député Diarra, il est singleton », a-t-il qualifié avant d’ajouter qu’il ne croit pas que « d’autres députés de la majorité ont été vus dans ces affaires-là ».« Bien sûr qu’un élément suffit pour que l’on en fasse tout un tas de problèmes. Je dis ceci très clairement, je dis qu’aujourd’hui, dans la situation où se trouve le Mali, que certains puissent s’aviser de donner dans ce chœur-là, que les forces dites étrangères partent du Mali, que les éléments étrangers partent du Mali, n’est pas du tout dans l’intérêt du Mali, c’est anti-Malien, et par contre, cela sert les intérêts de ceux qui dès l’abord l’avaient demandé. Parce que sans Serval, que serions-nous aujourd’hui ? », a précisé le président IBK.
Toutefois, il convient de rappeler que ce député, membre du parti au pouvoir RPM, est comme tout autre élu du parti au soutien du président de la République du Mali. Et comme partout ailleurs, les opinions sont diverses surtout que l’on est en démocratie, l’on ne pense pas que l’Honorable Mousssa Diarra pour son opinion, qui peut-être ne coïncide pas avec celui du parti puisse être cette autre personne qu’il puisse convenir de le qualifier de « singleton ». Même les opposants farouches du président ne l’ont pas été, à plus forte raison taxés à ce titre.
Dialoguer avec les chefs terroristes
Dans son interview, le président de la République est revenu sur la possibilité de dialoguer avec certains chefs djihadistes. Notamment les deux chefs jihadistes Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali. La question qui se pose est de savoir si l’on peut appeler à la mobilisation contre le terrorisme tout en se disant prêt à parler avec les terroristes. Pour IBK ; cette question n’est pas tout « antinomique ».« Je crois que, quel que soit l’âpreté d’un combat, et dieu sait que je ne parle pas de meilleur à propos de ceux dont vous citez les noms, j’ai un devoir aujourd’hui et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, on puisse parvenir à quelque apaisement que ce soit », a laissé entendre le Président de la République.
K. Komi
LE COMBAT