La Maison du partenariat Bamako-Angers a abrité, lundi dernier, un atelier «de réflexion sur l’intégration de l’approche droits humains et la programmation basée sur les droits dans les activités quotidiennes des défenseurs des droits humains», organisé par l’Observatoire des droits humains et de la paix (ODHP). L’ouverture de cette session a été présidée par le représentant de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), Mahamane Agaly Maïga, en présence du représentant-pays de l’ONG Diakonia, Dr Kalilou Sidibé. Etaient également présents le président de l’ODHP, Amadou Sagara, les coordonnateurs régionaux de cette organisation, les représentants de la MINUSMA, de la MISAHEL et plusieurs autres participants. Cette session de formation visait à faciliter la mise en place d’une stratégie
en vue de bien assurer la mise en œuvre de l’approche droits humains et la programmation basée sur les droits dans les activités des défenseurs des droits humains.
En outre, cette activité rentre dans le cadre du lancement des activités de la seconde phase du «Projet d’appui à la promotion des droits humains, la justice et la réconciliation (APDH-JR II), financé par Diakonia. Spécifiquement, cette session de formation visait à rappeler la notion de l’approche «droit humain» et la programmation basée sur les droits ; doter les participants d’outils qui leur permettront de mieux intégrer l’approche «droit humain» et la programmation basée sur les droits humains.
Dans son mot de bienvenue, le président de l’ODHP a expliqué que l’objectif recherché de la réunion est de promouvoir les droits humains, la justice, la réconciliation au Mali afin d’accompagner efficacement le processus de réconciliation nationale. Amadou Sagara a souligné que les actions de sa structure, dans le cadre du « Projet APDH-JR II », viseront à renforcer les acteurs des organisations de défense des droits humains et des hommes de médias pour une meilleure promotion des droits humains ; contribuer à renforcer un environnement protecteur des droits humains pour plus d’efficacité ; contribuer à renforcer le processus de consolidation de la paix à travers une meilleure accessibilité des victimes à la justice. M. Sagara a indiqué que les activités prévues contribueront à soutenir les principes et engagements préconisés dans l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du Processus d’Alger, notamment, l’établissement de la justice, l’accomplissement de la mise en place des mécanismes de justice transitionnelle.
Dans son intervention, le représentant de Diakonia a affirmé qu’au regard du contexte actuel de notre pays, le thème de l’atelier est d’un grand intérêt en ce qu’il apporte au débat national en cours, par la nécessité que cet échange offre aux défenseurs des droits humains notamment les organisations de défenses des droits humains et les partenaires pour conjuguer leurs efforts dans la recherche de la paix, de la justice et de la réconciliation nationale.
Dr Kalilou Sidibé a rappelé que, depuis 2012, notre pays est secoué par un conflit violent qui a conduit à de graves violations des droits de l’Homme dans presque toutes les régions du pays. Il a estimé qu’il est évident qu’on ne peut revendiquer être un Etat de droit, en laissant l’impunité, les cas de violations des droits de l’Homme sans suite.
«C’est fort de ce constat que l’ODHP, en partenariat avec Diakonia, a mis en œuvre un projet intitulé «Projet d’appui à la promotion des droits humains au Mali», a-t-il justifié. «L’engagement basique des défenseurs des droits de l’Homme découle de la Déclaration des Nations unies du 9 décembre 1998, sur le droit et la responsabilité des individus, groupes, organes de la société pour promouvoir et protéger les droits de l’Homme et les libertés fondamentales reconnues», a rappelé Kalilou Sidibé. Quant au représentant de la CNDH, il a déclaré que le Mali s’honore, après la Côte d’Ivoire en 2014 et le Burkina-Faso en 2017, d’avoir adopté une loi sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme en 2018. Mahamane Agaly Maïga a ajouté que le Mali est encore honoré d’avoir adopté deux politiques majeures. «Il s’agit, a-t-il détaillé, de la politique des droits de l’Homme assortie d’un plan d’actions et une politique de justice transitionnelle assortie également d’un plan d’action, à l’effet de prendre en charge l’ensemble des préoccupations résultant de la situation de crise multidimensionnelle à laquelle notre pays a été assujetti depuis 2012».
Il s’est réjoui du partenariat fécond entretenu depuis un certain temps. Selon Mahamane Agaly Maïga, ce partenariat est basé fondamentalement sur le triptyque promotion des droits humains, de la justice et la réconciliation dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de la paix et de la réconciliation au Mali.
Harouna
YOUSSOUF
Source: L’ Essor