Le week-end dernier au Mess des officiers sis à Badalabougou, le recteur du grand séminaire Saint Augustin de Samaya, l’Abbé Hassa Florent Koné a procédé à la présentation de son ouvrage intitulé le ‘’Dunmanu’’. Un ouvrage particulièrement riche et documenté sur les savoir-faire et savoir-faire musicaux des Bwas. L’évènement a enregistré la présence de plusieurs personnalités.
Constitué de 209 pages, ce livre est le fruit de 22 ans de recherche. En effet, il présente un inventaire exhaustif et minutieux des instruments traditionnels de musique ainsi que des résultats de recherche sur l’origine et la trajectoire de certains patronymes Bwa.
Chercheur averti et rigoureux, Hassa Florent nommé recteur cette année au grand séminaire saint Augustin de Samaya est un prêtre du diocèse de San depuis 1996. Passionné de communication traditionnelle africaine, en particulier de langage musical, traditionnel et artistique pour avoir fréquenté l’institut pontifical de music sacré de Rome, il n’en est pas moins un musicien avéré qui essaie d’éduquer à l’esprit des musiques traditionnelles africaines.
Dans la présentation de son ouvrage, l’Abbé Hassa Florent débutera d’abord par expliquer le choix du titre Dunmanu donné à l’ouvrage. Dans ce sens, il dira que le Dunmanu est un instrument de Tam-Tam d’aisselle chez les rois. Cet instrument, dit-il, est utilisé par le griot pour transmettre le message du roi aux villageois.
Après cet instrument, l’abbé Koné a enrichit son ouvrage par la définition du sens et de l’utilisation faite de certains instruments traditionnelles abordés.
Le premier instrument souligné par l’auteur a été le Tambourin. Selon lui, cet instrument est joué généralement pour exprimer la joie après une victoire d’une bataille. « Il peut être utilisé aussi par le chef de village pour faire passer un message » a-t-il indiqué.
Un autre instrument de la même forme, mais avec une dimension légèrement grande en longueur, noté par le nouveau recteur du séminaire saint Augustin de Samaya est le Rhao. Le concernant, il dira que le Rhao est utilisé dans les travaux champêtres. Il magnifie la bravoure, dit-il, des paysans les plus méritants dans le pays Bwa.
Avant de parler des instruments en corde, l’Abbé Hassa n’a pas manqué de noter, celui qu’il appelle le Thio. « C’est avec mes recherches que j’ai moi-même connu cet instrument » a-t-il déclaré, tout en disant que le Thio est un balafon sacré qui n’est utilisé que pendant des évènements rituels sacrés.
Selon lui, après son utilisation l’instrument est suspendu au mur afin que les enfants n’en touchent pas ou ne s’en amusent aucunement.
Parlant des instruments à corde, l’abbé Koné a présenté respectivement, la Cora des Bwa, le Horosso ainsi que le Housseyni.
Spécifiquement, il dira que les deux derniers sont des instruments utilisés respectivement par les jeunes et les jeunes femmes soit pour déclarer leur amour ou louer leurs dulcinés. « Il est important de préciser que s’il arrivait par imprudence qu’un jeune casse le Housseyni de sa fiancée, leur mariage n’aura plus lieu » a-t-il précisé.
A noter qu’un concert sur l’esplanade du Mess des Officiers de Badalabougou organisé par les artistes traditionnels Bwas a mis fin à cette cérémonie.
Par Moïse Keïta
Le Sursaut