Fin de course pour la bande de voleurs de voitures à Kati. Cela grâce à la perspicacité des éléments du commissariat de Police du 2è Arrondissement de Kati, dirigé par le Commissaire Principal de Police Badji Coulibaly. Cette bande, menée par un chauffeur mécano à la sauvette du nom de Adama Traoré alias ‘’Diourakè ‘’, s’était spécialisée dans le vol des voitures, notamment de marque Mercedes pour les détacher en pièces, destinées au marché noir.
Cela est courant ces derniers temps, le vol des voitures Mercedes dans la capitale et ses environs. Parmi les victimes de ces vols, les plus chanceux, après d’énormes recherches, peuvent tomber sur leur engin en carcasses, abandonné sur le bord d’une route. Sinon beaucoup de gens, se fient au bon Dieu, après avoir utilisé tous les canaux et moyens de recherches. Ces personnes allaient être parmi les nombreuses victimes de cette bande qui vient d’être appréhendée par le Commissariat du 2ème arrondissement de Kati. Il s’agit d’une nouvelle race de voleurs, qui démontent la voiture volée jusqu’à la dernière pièce marchande sur le marché.
Le chef du gang, un chauffeur mécanicien à la sauvette, mais bien rôdé dans le démontage en pièces détachées des véhicules en un temps record. Il se nomme Adama Traoré dit ‘’Diourakè’’, marié et père de 7 enfants, domicilié à Kati Sébénikoro. Les autres membres du gang sont : l’apprenti-mecano de ‘’Diourakè’’, Chiaka Traoré et ses deux complices : N’Golo Coulibaly alias ‘’Demba’’ et Siriman Kamissoko surnommé ‘’Koladjablén’’.
Cette bande est tellement organisée, bien soudée que chacun à un rôle bien déterminé à jouer. Ainsi, si le rôle du chef et de son apprenti consiste à détacher en épaves l’engin volé, celui de N’Golo Coulibaly se résume à trouver un endroit sûr pour cacher le véhicule afin de permettre aux premiers de travailler loin des regards indiscrets. Quant à Siriman Kamissoko, c’est lui qui a pour rôle de repérer à travers la ville, notamment sur les grandes artères tout véhicule susceptible d’être volé. En plus de ce rôle d’éclaireur, Siriman, communément appelé ‘’Koladjablén’’ est aussi doué dans la vente illicite des batteries de voiture. Lors de son interrogatoire, il a reconnu avoir déjà vendu sur le marché ‘’noir’’ une centaine de batteries.
Comment cette bande a été démantelée ?
A signaler que lors de leurs interrogatoires, ces voleurs de véhicules ont reconnu qu’ils évoluaient sur le terrain depuis 2012, même s’ils affirment qu’ils sont à leur sixième voiture volée. Difficile de vérifier la véracité de cet aveu, mais ce qui reste évident c’est le fait que cette-fois-ci ils ont été lâchés par le baraka. Et le dynamisme des éléments du commissariat de police du 2è A de Kati a eu raison d’eux.
En effet, c’est sur dénonciation anonyme que le commissaire principal Badji Coulibaly a eu vent de l’existence suspecte d’un véhicule de marque Mercedes, série C de couleur verte, en état d’épaves. Cela, plus précisément à Kati Sébénikoro, un quartier difficile d’accès, situé à quelques kilomètres, coté Est de la ville de Kati. Sans autres formes de procès, après avis au Procureur, le commissaire Coulibaly ordonne à la brigade de Recherches du commissariat du 2ème arrondissement de Kati d’ouvrir une enquête pour débusquer ce véhicule suspect. Sous la conduite du capitaine de police, Souleymane Sidibé, chef de la BR, une équipe fut dépêchée sur les lieux.
Ce faisant, les vaillants limiers du 2è arrondissement, de fil en aiguille, se sont informés sur l’endroit réel où pouvait se trouver cette voiture, avant de mettre les mailles pour empêcher toute chance de fuite aux protagonistes. Après ce travail préliminaire, c’est le mardi 15 mai qu’ils ont procédé à la descente sur les lieux. Cela, au moment même où Adama Traoré alias ‘’Diourakè’’ et son apprenti Chiaka Traoré s’affairaient à démonter les dernières pièces d’une belle Mercedes verte, de numéro de châssis : CH 45 67. Et le lendemain, mercredi 16 mai, ils ont mis la main sur le reste de la bande, le nommé N’Golo Coulibaly dont le domicile abritait le butin et Siriman Kamissoko, alias ‘’Kola Djablen’’ qui a été au début de la chaine pour informer les autres sur la présence d’un véhicule échappant à tout contrôle.
Un cas de vol difficile à retracer !
Lorsqu’on parle de vol de véhicules, les cas les plus récurrents sont ceux qui sont effectués dans les parkings, ou garages, où le véhicule fait un long temps de stationnement. Mais pour ce cas précis, la rapidité de l’action des voleurs et leur intelligence dans leur forfait ont été telles qu’on ne pouvait espérer retrouver l’engin volé.
Le vrai propriétaire de cette Mercedes aura pris la situation avec philosophie, sinon, s’il avait agi avec le cœur, un non coupable allait payer cher dans cette affaire. Car, c’est de main à main qu’il a remis la clé de sa voiture à son mécanicien, qui l’a déposé pour retourner avec la voiture afin de réparer une petite panne décelée. Sur son chemin de retour, le mécanicien tomba sur un autre automobiliste qui avait besoin de secours pour dépanner sa voiture. Guidé par sa bonne foi, le mécano en question ne s’est pas fait prier pour porter secours à ce dernier. Cela en garant sa Mercedes un peu loin, sur l’autre versant de la route.
L’erreur du pauvre mécano a été d’oublier d’enlever de la voiture la clé de contact. Etant donné que le voleur a un flair extraordinaire sur sa proie, Siriman Kamissoko, alias ‘’Kola Djablen’’, qui sert d’éclaireur pour la bande dès le premier coup d’œil sur la Mercedes a informé les autres membres. Ainsi, ces derniers, profitant de l’inattention du mécano (qui dépannait un autre véhicule) et ayant trouvé la clé à la voiture, n’ont pas perdu du temps pour disparaître avec la voiture. N’eut été la perspicacité des policiers du commissariat du 2è Arrondissement de Kati, il n’y avait aucune possibilité pour le propriétaire de retrouver son véhicule qui était presque réduite en carcasse.
Les délinquants ont été conduits devant le Tribunal de Grande Instance de Kati
Cette prouesse du nouveau commissariat (2ème arrondissement) de Kati confirme tout le bien que la population des quartiers périphériques de la zone pense de lui. De son ouverture, en septembre 2017 à nos jours ce démembrement de la police nationale, situé à cheval entre Dougabougou et Kati, a permis de réduire considérablement le banditisme.
Selon de nombreux témoignages, autrefois il était impossible pour tout motocycle de s’aventurer dans la zone après 20 heures. Des délinquants de tout acabit y avaient installé leurs quartiers et régnaient en véritables maîtres des lieux. Pour renforcer cette nouvelle dynamique de sécurisation, le commissaire principal Badji Coulibaly en appelle à l’accompagnement de tous, comme cela a été le cas dans cette affaire, quand un citoyen a pris son courage à deux mains pour informer la police de la présence d’une voiture suspecte à Kati Sébénikoro.
Mimi Sanogo
Le Sursaut